Que contient le Budget 2026 présenté par Sébastien Lecornu ?

Il s’est fait désirer. Le budget 2026 (Lecornu’s Version) a enfin été dévoilé, après des semaines de préparation… mouvementées, dirons-nous. Spoiler : il a des failles.
Dans les faits : C’était tendu, mais ça l’a fait : le budget est arrivé in extremis face au Parlement qui a 70 jours pour débattre. Et dans les grandes lignes, il prévoit de ramener le déficit à 4,7% du PIB en 2026 (contre ≈ 5,4% en 2025). Pour réussir cette mission impossible, S. Lecornu veut engager un plan de redressement budgétaire strict avec 17 milliards d’économies et 14 milliards de recettes en plus.
Les points clés :
- Suspension de la réforme des retraites : “jusqu’à l’élection présidentielle”. De quoi s’assurer que le PS ne vote pas de motion de censure.
- Un meilleur encadrement de l’optimisation fiscale pour les grandes fortunes avec une taxe sur les holdings patrimoniales (donc le patrimoine financier, et non professionnel comme le prévoyait la taxe Zucman).
- Des prélèvements obligatoires en hausse (43,6% en 2025 contre 43,9% en 2026), avec une baisse d’impôts pour les PME et une hausse “exceptionnelle et ciblée” pour certaines très grandes entreprises.
- La prolongation d’un an de la contribution exceptionnelle (20%) pour les ménages dont les revenus dépassent 250 000 euros pour les célibataires et 500 000 euros pour les couples.
Concrètement, S. Lecornu veut des dépenses publiques contenues (56,8% du PIB en 2025 vs 56,4% en 2026), et une meilleure lutte contre les fraudes avec la suppression de 23 niches fiscales (sur 474 identifiées).
Un peu de recul. Selon le Haut Conseil des finances publiques, ce projet loi de finances, sympa sur le papier, est “très hypothétique”. Le scénario serait un poil trop optimiste (comme lorsqu’il mise sur la reprise de la consommation) et bien plus facile à dire qu’à faire.
Plus encore, malgré les mesures proposées, la dette continuerait à grimper, atteignant les 117,9% du PIB en 2026, contre 115,6% actuellement. Pourquoi ? À cause de cette bonne vieille charge de la dette (les intérêts, ce qu’elle nous coûte) qui devrait atteindre 74 milliards en 2026, contre 60 cette année.
Bref. L’avenir paraît bien incertain. Même si S. Lecornu affirme : “Je ne serai pas le Premier ministre d’un dérapage des comptes publics.” Et la menace de la dissolution plane toujours, “inéluctable si ça ne se passe pas bien cette semaine”.