Le Français Philippe Aghion décroche le prix Nobel d’économie

Patrick Imbert/Collège de France.
Publié le
13/10/2025

Il a 69 ans, il est Lion, mais surtout, il vient de remporter le prix Nobel d’économie. Philippe Aghion fait briller la France à l’international, et ce alors même que la situation financière locale n’est pas au top du top...

Dans les faits : C’était un travail d’équipe. P. Aghion a remporté la prestigieuse récompense aux côtés de l’israélo-américain J. Mokyr et du Canadien P. Howitt. Le tout pour leurs recherches sur l’innovation en tant que moteur de croissance économique.

  • Leurs travaux ont montré comment l’innovation et les nouvelles technologies stimulent la productivité et transforment profondément les économies. Col V ou col roulé, le trio a choisi son camp…

Rappel : Avant de remporter le Nobel, P. Aghion a été un proche conseiller économique d’E. Macron qui s’est largement appuyé sur lui pour son programme de 2017 (l’époque où on avait encore que deux premiers ministres par mandat).

  • Pour P. Aghion, le problème de la France (enfin l'un d’entre eux), c’est qu’on “ne dispose pas d’un écosystème financier propice à l’innovation”.

Concrètement, ses travaux portent sur le concept –un peu paradoxal mais vraiment pas compliqué– de “destruction créatrice”. En clair, quand une innovation nouvelle et meilleure (l’iPhone) arrive sur le marché, elle remplace les anciens produits ou services devenus moins performants ou moins adaptés (BlackBerry). Et le tout nourrit l’économie puisque “les emplois nouvellement créés remplacent sans cesse les emplois existants”.

Mais vous savez qui était aussi en lice…? Un certain G. Zucman pour ses travaux sur la taxe qui porte son nom. Et avec laquelle P. Aghion n’est pas 100% d’accord : taxer les riches, oui, mais “pas au prix de faire fuir nos innovateurs”. Surtout alors que la concurrence mondiale fait rage.


Pour autant, en 2024, P. Aghion (qui avait aussi soutenu F. Hollande à l’époque) rappelait qu’avoir recours à des hausses d’impôts “pour financer la croissance” ne doit “plus être un tabou”. Même s’il insiste : le premier pôle de financement doit être la croissance.


Bref. “On ne peut redistribuer que ce qui a été produit.” Donc faire des économies oui, mais sans impacter l’innovation, où il faut, au contraire, investir. À voir si ça concorde avec le budget proposé aujourd’hui à l’Assemblée…