Les agences de notation Fitch et Moody’s viennent de relever la note de la dette souveraine de l’Espagne

Chris Boland/Unsplash
Publié le
29/9/2025

Pendant que l’Hexagone touche le fond, les agences de notation Fitch et Moody’s viennent de relever la note de la dette souveraine de l’Espagne. 1 et 2, et 3 - 0.

Pourquoi on en parle ? Ces deux agences ont emboîté le pas à l’agence S&P qui avait déjà relevé sa note à A+ mi-septembre. Résultat : en à peine deux semaines, le pays passe du statut d’ex-endetté surveillé à celui de valeur refuge du sud de l’Europe.


Dans les faits : Depuis début 2024, le pays affiche une croissance annuelle moyenne de 3 %, contre 1 % à peine pour la zone euro.


Comment en sont-ils arrivés là ? Le rebond espagnol repose sur un combo public-privé-migratoire plutôt rare en Europe :

  • Tourisme surboosté : moteur clé depuis la fin de la pandémie.

  • Prix de l’énergie modéré grâce à un virage stratégique vers les énergies renouvelables.

  • Dépenses des ménages solides.

  • Création d’emplois : Entre 400 000 et 500 000 emplois créés par an depuis la pandémie grâce à l’immigration légale, moteur de croissance assumé.

  • Concrètement, depuis 2022, l’Espagne enregistre un afflux net de 600 000 immigrés par an, majoritairement en âge de travailler. De quoi, selon les études, favoriser un taux d’emploi record (en évitant une pénurie de main-d'œuvre) et un niveau de consommation boostée.

Résultat : Le déficit espagnol est repassé sous la barre des 3 % en 2024, et la dette est redescendue à 101,8 % du PIB. Et une fois de plus, le PIB espagnol pourrait croître jusqu'à 3 % en 2025, bien au-delà de la moyenne européenne.


Un peu de recul. Le contraste entre la France et l’Espagne est frappant. L’économie espagnole tourne à plein régime, alors même que le gouvernement de Pedro Sánchez est bloqué dans une impasse parlementaire (hmm hmm…). En clair, depuis les législatives de 2023, la coalition minoritaire peine à faire voter ses textes — notamment le budget 2025, rejeté.


Bref. Après l’Italie, c’est au tour de l’Espagne de voler la vedette à la France et à l’Allemagne. Malgré une situation politique bloquée, l’économie espagnole inspire confiance et attire les investisseurs contrairement à d’autres…