Le gouvernement Bayrou est renversé après l’échec du vote de confiance

Eddie Junior/Unsplash
Publié le
9/9/2025

Le gouvernement Bayrou est tombé hier après l’échec du vote de confiance. Une première historique.

Dans les faits : F. Bayrou a obtenu 194 voix sur les 210 attendues du bloc présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons, LR pro-gouvernement), et 364 députés ont voté contre.


Pour la suite, pas de dissolution en vue. L’Élysée a annoncé la nomination rapide d’un nouveau Premier ministre puisqu'E. Macron veut aller vite pour éviter une crise institutionnelle et surtout sortir de l’impasse du budget 2026 - qui doit être présenté dans quelques semaines seulement.


Quels impacts ?

  • Le CAC 40 a terminé en hausse ce lundi (+0,78%) : les investisseurs semblent soulagés d’avoir évité l’incertitude prolongée.

  • Pas de panique non plus côté dette. Le spread (écart de rendement) avec l’Allemagne – un bon thermomètre du risque – recule à 77 points après un pic à 82,4 fin août. Les investisseurs, notamment japonais, continuent d’acheter des obligations françaises à 10 ans malgré des fondamentaux en carton : déficit record, dette qui explose, et une charge de la dette qui frôle les 75 milliards en 2026.

En clair, les investisseurs tolèrent l’instabilité politique à court terme, mais scruteront avec attention la capacité d'E. Macron à rebondir dans les prochains jours, sauf que ce n’est pas gagné : son cinquième Premier ministre depuis 2022 devra…

  • Rassembler le bloc centriste,

  • Trouver des passerelles avec les socialistes (sans LFI),

  • Faire passer un budget dès septembre, face à une grève syndicale prévue les 10 et 18 septembre,

  • Le tout sans majorité claire et en contournant les blocages au Parlement.

Bref. Le risque désormais pour E. Macron, c’est le retour à la case départ une fois de plus dans 3 mois. Il doit donc vraiment trouver son numéro 10, et vite : les investisseurs sont détendus pour le moment, mais entre le climat social sous tension, et la course contre la montre du budget 2026, le président n’a plus le droit à l’erreur.