La Fed baisse ses taux de 0,25 point de pourcentage

Comme on le disait plus haut, la Fed (Banque centrale américaine) a baissé ses taux de 0,25 point de pourcentage pour tenter de réchauffer l’économie américaine.
Un peu de contexte. La Banque centrale fixe les taux en fonction de la situation sur le marché de l’emploi et de l’inflation. Mais J. Powell fait face à une équation compliquée : d’un côté l’inflation, à 2,8%, continue d’accélérer (ce qui incite à maintenir les taux inchangés), mais de l’autre côté, l’économie américaine crée de moins en moins d’emplois (ce qui encourage les mesures de relance, comme une baisse des taux).
- Les signes de fragilité s'accumulent : 1,9 million de licenciements en octobre, chômage à 4,4 %, confiance des salariés en berne. Plusieurs États, notamment industriels, sont déjà en récession.
- Pour ne rien arranger, les rapports officiels sur l’emploi et l’inflation aux États-Unis ont été décalés par le shutdown, donc la Fed a dû trancher avec autant de visibilité que Steve Wonder.
Dans les faits : Avec cette baisse des taux à 3,5–3,75%, J. Powell choisit de poursuivre la stratégie de baisse de taux qu’il a entamée en septembre, même si elle n’est pas du goût de tous ses collègues : seulement 9 membres sur 12 ont validé cette baisse, un niveau de dissension jamais vu depuis 6 ans.
Problème : Comme la consommation et l’inflation restent élevées aux États-Unis, la Fed ne prévoit qu’une baisse des taux en 2026. J. Powell a déclaré que les taux sont désormais proches de la neutralité - ce fameux point d’équilibre où ils ne stimulent ni ne freinent l’économie. En clair, pas de promesse de nouvelles baisses.
- Le S&P 500, principal indice boursier américain, en quasi-lévitation grâce au boom IA, pourrait en prendre un coup.
Un peu de recul. S’il y a une chose que D. Trump aime encore moins que les pailles en papier, c’est des taux élevés : il insulte régulièrement J. Powell, qui ne veut pas se plier à ses exigences. Et D. Trump mène en ce moment le casting pour choisir son successeur, avec un favori : son conseiller économique K. Hassett.
À noter : Selon de nombreux experts, la nomination de K. Hassett menacerait l’indépendance de la banque centrale vis-à-vis du gouvernement en place.
Bref. RDV en janvier (voire avant) pour voir quel petit nouveau va prendre l’un des postes les plus influents de la planète.











