Accord du Mercosur : E. Macron et G. Meloni s'opposent à toute ratification rapide de l'Union européenne

Nouveau rebondissement dans l’accord de libre-échange UE-Mercosur : l’Italie a rejoint hier la France pour bloquer la signature du traité. Avec elle, la minorité de blocage de 35% de la population de l’UE est atteinte. Kaboom.
Rappel : Cet accord, discuté depuis 1999, vise à créer la plus grande zone de libre-échange du monde entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). Concrètement, l’UE exporterait des produits finis comme des véhicules, des machines ou du vin vers l’Amérique latine qui, en retour, profiterait d’un accès au Vieux Continent pour sa viande bovine ou son soja.
- Mais une grande partie du monde agricole et des politiques français sont contre : ils pointent du doigt une concurrence déloyale. Avec la crise agricole causée par la dermatose nodulaire qui touche les élevages, E. Macron se trouve sous pression et demande un report de la signature.
Résultat : L’UE a discuté cette semaine de plusieurs mesures de protection en plus des quotas sur certains produits. Le Parlement européen a donc adopté ce mardi un règlement sur un point clé : la clause de sauvegarde, qui permet de protéger un secteur en cas d'abus de l’Amérique latine.
- En parallèle, les discussions continuent sur le renforcement des contrôles, et les mesures miroirs (pour que les produits importés respectent les mêmes normes environnementales et sanitaires).
Problème : Pour E. Macron et d’autres haters de l’accord, ces mesures, c’est du bla-bla sans garanties. Il est par exemple plus simple de trouver du Ciao Kombucha en rayon que de réunir les conditions pour faire appel à la clause de sauvegarde, et le renforcement des contrôles nécessite beaucoup de financements.
Un peu de recul. Pour l’Allemagne et l’Espagne, ne pas signer samedi = fin de partie. L'ambassadeur brésilien a prévenu qu’ils considéraient avoir fait assez d’efforts, et une rupture risquerait de mettre un coup à la street cred’ européenne.
- U. von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, veut signer un autre accord de libre-échange avec l’Inde l’an prochain, mais ça serait compliqué avec un tel échec à son palmarès.
Bref. Ce n’est pas encore enterré : E. Macron et G. Meloni veulent bien un accord, mais pas tout de suite. Entre les droits de douane américains, l’exportation massive de la Chine vers l’Europe, et le potentiel échec de l’accord du Mercosur, la période est délicate. L’ambiance risque d’être tendue lors du Conseil européen les 18 et 19 décembre…








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