Ferrari chute en Bourse après des prévisions décevantes

Le champion italien a dévoilé une partie de son nouveau modèle 100% électrique, mais ne vous habituez pas : l’arrêt du thermique, c’est pas pour tout de suite.
Dans les faits : Ferrari a annoncé des prévisions très décevantes. Son bénéfice d’exploitation ajusté (qui évalue la perf’ d’une entreprise, hors certains éléments exceptionnels) devrait passer de 2,1 milliards cette année à 2,75 en 2030, largement sous les attentes des investisseurs (3,2 milliards).
- Plus encore, le cheval cabré cabre un peu moins et prévoit que ses revenus passent de 7,1 milliards en 2025 à 9 d’ici 2030, aussi en dessous de ce qu’attendaient les investisseurs qui misaient sur 10 milliards. Résultat : la bomba italiana a perdu 15% en Bourse.
Ferrari a aussi annoncé réduire de moitié son objectif de production de véhicules électriques, à cause d’un manque de demande et d’un faible retour sur investissement (🤌). Elle vise maintenant 20% de voitures 100% électriques d’ici 2030, contre 40% (les doués en calculs mentaux l’avaient déjà), annoncés en 2022.
- Pour rappel, Ferrari prévoit de commencer à livrer sa première voiture de sport 100% électrique, la “Ferrari Elettrica”, d’ici 2026. Elle aura 4 moteurs, + de 1000 chevaux, et un système spécial pour amplifier le son, signature de la maison et coup de cœur des clients.
En clair, l’électrique n’est pas la priorité pour l’instant : au 1er semestre, 53% des expéditions totales de Ferrari étaient des modèles à essence, et l’autre moitié des hybrides.
Un peu de recul. “On ne peut pas fabriquer une supercar Ferrari avec la technologie électrique actuelle”, explique B. Vigna, CEO de la marque. Il sait que les modèles électriques ne plairont pas à tout monde. Mais le point fort de Ferrari, ce sont ses marges, exceptionnelles par rapport à ses concurrents. Donc pas question de les rogner pour l’électrisation à tout prix.
À noter : d’autres constructeurs de luxe, comme Porsche ou Lambo, se sont retirés de l’électrique, trop coûteux. Les clients ne sont pas séduits par les vroum vroum bien moins rugissants. Autre gros enjeu : comme un Birkin ou une Rolex, les Ferrari prennent en valeur après l’achat, mais les batteries des électriques se dégradent avec le temps, de quoi démotiver les acheteurs.
Bref. L’électrique devra donc trouver ses clients, dont la Chine pourrait faire partie grâce à des conditions fiscales avantageuses. Il faudra faire face à la concurrence féroce de BYD, mais bon, on parle du joyau de l’Italie...