Et si les entreprises payaient déjà trop d’impôts ?

JUNHYUNG PARK
Publié le
24/9/2025

On compte sur elles pour redresser les finances du pays, mais les entreprises françaises alertent : elles font déjà bien plus que leur part (source : elles-mêmes).

Dans les faits : La dernière enquête de l’Afep veut montrer ce que les grands groupes paient vraiment niveau impôts. Les 117 entreprises membres de l’asso (soit quasi tout le CAC 40 et d’autres mastodontes privés) ont représenté 13% du PIB marchand en 2024 (= la richesse créée par les biens et services achetés, ≈ 80% du PIB classique).

Dans le détail : Si on additionne tout, les grands groupes ont versé 85 milliards d’euros de prélèvements obligatoires, soit 19% du total payé par les entreprises françaises. Et l’Afep s’attend à ce que le total grimpe à 95 milliards en 2025 avec les nouvelles mesures fiscales.

Surtout, l’Afep explique que sur les 272 milliards générés par ses membres en 2024, 60% vont aux salariés, 20% à l’investissement, 15% à l’État et seulement 5% aux actionnaires.

  • Le risque ? “Une hausse des prélèvements pèserait mécaniquement sur les salaires, l’investissement, et donc sur la croissance.” affirme N. Ragache, chef économiste de l’Afep.

Plus encore, ces entreprises emploient + de 2 millions de personnes en France (soit 12% des salariés privés du pays). Le tout avec un salaire net moyen autour des 3340 euros / mois, soit 22% de + que la moyenne nationale (sachant quand même que les salaires dans ces entreprises vont du SMIC à celui de P. Pouyanné, patron de Total, ≈ 880 000 euros par mois en 2023…).


Un peu de recul. Il faut quand même rappeler que l’Afep est littéralement l’Asso’ française des entreprises privées. Donc en soi, pas étonnant que les chiffres aillent dans leur sens. Le choix du PIB marchand est par exemple orienté, et le rapport ne parle pas des pratiques d'optimisation fiscale. Alors que l’Assemblée nationale estime le manque à gagner de la TVA entre 6 et 10 milliards.


Bref. Le message de l’Afep (passé juste avant les débats budgétaires pour 2026, quel timing) est clair : les grandes entreprises paient déjà plus que leur part, attention à ne pas se montrer trop gourmand. À voir si la majorité des parlementaires sera du même avis.