France Télévisions : la Cour des comptes alerte sur « une situation financière critique »

En 2016, la Cour des comptes sortait un rapport alarmant sur les finances de France TV. Eh bien figurez-vous que quasi 10 ans après, c’est toujours aussi compliqué.
Un peu de contexte. Déjà, rappelons que France TV est le dernier groupe audiovisuel français à être public. Avec 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, son budget est à 80% financé par de l’argent public, pour ≈ 9 000 employés.
Problème : Ses finances vont presque aussi bien que celles de l’OL. Concrètement, entre 2017 et 2024, le groupe a cumulé 81 millions d’euros de déficit net, et on ne vise pas mieux pour 2025. Jusque-là, la trésorerie se maintenait grâce à des emprunts, mais cette année, elle pourrait tomber dans le rouge avec un solde négatif de 27 millions.
L'explication, selon la Cour, c’est la masse salariale “hors de contrôle” : malgré la baisse des effectifs, la moitié des salariés ont + de 21 ans d’ancienneté - ce qui revient cher à cause du cadre social généreux. Et c’est sans compter l’abus sur les taxis (qui ont coûté 4 millions d’euros au groupe en 2024), les notes de frais élevées et les rémunérations supérieures à la charge de travail…
- La solution de la Cour ? Une bonne grosse réforme, en urgence, du cadre social. Et l’institution pointe aussi du doigt la responsabilité du proprio : l’État (ça change).
Concrètement, les fonds propres de France TV risquent d’atteindre un niveau si bas que l’État doit impérativement agir avant le 31 décembre 2026. Sinon, légalement, le groupe risque d’être dissout (*pouf*).
Un peu de recul. Attention, ne nous faîtes pas dire ce qu’on n'a pas écrit, les chiffres sont bons. En tous cas niveau audience : France TV capte près de 30% des spectateurs télés, en hausse de 1,5% depuis 2017 (notamment grâce à France 2 qui carry).
- Le groupe reste “la 1ère source d’information des Français”, concède la Cour. En 2023, “près de 17 millions de personnes s’informaient chaque jour via ses antennes nationales et ultramarines”.
Bref. France TV a déjà fait beaucoup d’efforts pour unifier ses rédactions et diversifier ses sources de revenus, notamment via le numérique et la production de fictions (“Un si grand soleil”, par exemple, the feuilleton de l’été). Mais ça reste trop peu, et une énorme réforme semble être la seule solution pérenne. Ça, ou la privatisation…