La Fed baisse ses taux pour la 1ère fois cette année, de 0,25 point de pourcentage

Pendant que certains étaient posés devant PSG-Atalanta pizza en main, d’autres ont décortiqué le discours de J. Powell, président de la Fed (Banque centrale américaine).
Dans les faits : J. Powell a annoncé la première baisse des taux de l’année, et ce sera finalement 0,25 point de pourcentage, ce qui ramène donc la fourchette à 4%–4,25%. Cette baisse est justifiée par l’essoufflement du marché de l’emploi, jugé plus préoccupant que la récente poussée de l’inflation selon J. Powell.
- Pour rappel, seulement 73 000 emplois nets ont été créés en août, loin des attentes et le BLS (équivalent de l’Insee aux USA) enchaîne les révisions à la baisse des ses précédents rapports de l’année. De l’autre, les droits de douane commencent à pousser les prix à la hausse, mais ce n’est qu’une hausse passagère selon la Fed.
Mais en réalité, derrière l’apparente unanimité, il y a des tensions à la villa. Si chaque membre de la Fed a un droit de vote concernant les taux, les bulletins ne vont pas tous dans le même sens.
- S. Miran, fraîchement nommé par D. Trump, a voté pour une réduction plus large des taux de 0,50 point de pourcentage. Sa position reflète une orientation monétaire plus accommodante, en ligne, comme par hasard, avec les exigences de D. Trump alors que la Fed est censée être indépendante.
Un peu de recul. Derrière cette lutte, c’est un peu les Princes de l’amour avec en jeu la succession de J. Powell, dont le mandat expire en mai 2026. D. Trump a dressé une short-list de 11 candidats, dont quatre siègent déjà au comité. Cette situation crée un climat de “théâtre politique”, selon plusieurs économistes, et K. Rogoff (Harvard) parle d’un “concours de beauté pour la présidence de la Fed”.
Et maintenant ? Le dilemme est toujours sur la table : en clair, la Fed doit choisir entre lutter contre l’inflation au risque de casser la croissance, ou soutenir l’emploi au risque de relancer la hausse des prix. Et en attendant la prochaine réunion, la Fed laisse entrevoir deux autres baisses d'un quart de point cette année.
Bref. Le bras de fer entre la Maison-Blanche et la banque centrale est lancé et J. Powell doit la jouer fine dans un contexte où chaque décision devient un acte politique autant qu’économique.