La Commission européenne valide le texte du Mercosur qui doit être soumis à l’approbation des Vingt-Sept

Fini de tergiverser, la Commission européenne a enfin dit oui à l’accord du Mercosur (zone de libre-échange qui regroupe plusieurs pays d'Amérique du Sud).
Pourquoi on en parle ? C’est l’accord le + ambitieux mené par l’UE. Après 25 ans de négociations, qui bloquaient notamment à cause de la France, le deal avec le Mercosur doit créer un marché de ≈ 780 millions de consommateurs et supprimer les droits de douane entre les deux régions sur + de 90% des produits exportés.
- Objectifs : Stimuler l’industrie européenne et diversifier les partenaires commerciaux. Bonus : l’accord permet aussi à l’UE de renforcer sa présence commerciale dans une zone jusque-là dominée par la Chine, 1er partenaire commercial de la région.
Rappel : Si la France n'était pas caliente, c’est parce qu’elle s'inquiétait pour les agriculteurs et exportations européennes. En clair, les réglementations agro-alimentaires sont bien moins strictes pour les pays du Mercosur par rapport à l’UE, ce qui pourrait créer une concurrence déloyale.
Alors pourquoi a-t-elle dit oui ? Comme dans toute bonne relation, Bruxelles a fait des concessions et a renforcé les mesures de contrôle sur les importations depuis le Mercosur.
- Concrètement, la version finale prévoit une clause spéciale au cas où “les importations progressent de + de 10%” ou s’il y a une “baisse des prix de + de 10%”. Donc si certaines filières agroalimentaires en Europe viennent à être trop déstabilisées, on suspend les importations.
Un peu de recul. Cet accord apporte plusieurs avantages à la France, dont une réduction progressive des droits de douane sur les exportations de nos spécialités : le vin et le fromage. Les exportateurs automobiles soufflent aussi : les taxes de 35% seront supprimées, comme pour les produits chimiques, textiles et produits pharmaceutiques (1ers produits exportés par l’UE vers le Mercosur).
- Ce move permet à l’UE de trouver de nouveaux clients alors que les tensions liées aux taxes de D. Trump sont loin d’être de l’histoire ancienne. Avec ce deal, les exportateurs européens devraient économiser + de 4 milliards d'euros de droits de douane par an en Amérique latine.
Bref. Mieux vaut ne pas être trop pressé non plus, le texte doit encore être soumis au conseil des ministres européens du Commerce, puis au Parlement européen. Si tout se passe bien pour lui, il ne rentrera en vigueur que fin 2026.