L'agence de notation Fitch dégrade la note de la France pour la 3e fois en 2 ans

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Publié le
15/9/2025

Fitch a abaissé la note de la dette souveraine française de AA- à A+, le troisième tacle glissé fait à la France par l'agence de notation en deux ans.

Dans les faits : Fitch a relégué la note de la dette souveraine française en Ligue 2 avec une perspective désormais "stable". Ce changement place donc la France en dehors du cercle des économies à “qualité élevée” ("double A"), aux côtés d’États comme Malte, la Chine ou l’Estonie.


Comment en est-on arrivé là ? Fitch reproche à la France son incapacité à mettre en œuvre un plan crédible de réduction du déficit. Le budget présenté cet été a été rejeté, le Premier ministre F. Bayrou a jeté l’éponge, et son successeur, S. Lecornu, prend la relève sans majorité dans un climat social qui reste tendu avec de nouvelles grèves annoncées.


Quelles conséquences ? La note d’un pays influence la perception des investisseurs sur sa solidité financière. Concrètement, la France devra donc payer plus cher pour se financer. Son taux d’emprunt à 10 ans fait partie des plus élevés de la zone euro, au niveau de pays comme la Lituanie ou la Slovaquie.


Un peu de recul. Pas de panique malgré tout : les investisseurs n’attendaient pas grand-chose de la note de Fitch, sans compter que certains traitent déjà la dette française comme si elle était notée BBB (4 à 5 crans en dessous du niveau actuel).

  • Surtout, le système bancaire reste stable à court terme : les banques françaises détiennent peu d’obligations souveraines au bilan en valeur de marché, donc pas d’impact direct massif.

Et maintenant ? Pour reconquérir le cœur des agences, inutile de s’embarquer dans une mission que même Ethan Hunt ne serait pas prêt à relever. S. Lecornu doit “juste” réussir à présenter un projet viable avec le soutien d’une majorité à l’Assemblée nationale. Rien que ça.


Bref. Ce n’est pas qu’une affaire de lettres. Fitch est la première grande agence à sanctionner Paris, mais elle ne sera sans doute pas la dernière : Moody’s et S&P arrivent en octobre et novembre, et un nouvel abaissement par ces agences pourrait déclencher des ventes forcées de la part d’investisseurs soumis à des critères stricts de notation.