Oracle et Broadcom vont-elles faire éclater la bulle de l’IA ?

Anna Kim
Publié le
15/12/2025

Après Oracle, c’est au tour de Broadcom, un autre pilier du boom de l’IA, de faire transpirer les investisseurs : l’entreprise a chuté de 11% en bourse vendredi, sa plus forte baisse en près d’un an.  

Dans les faits : Malgré des résultats supérieurs aux attentes au dernier trimestre, les marges de Broadcom inquiètent. En cause : un méga-contrat de 21 milliards de dollars avec Anthropic, principal concurrent d’OpenAI. Le deal fait gonfler les revenus, mais aussi les coûts, ce qui pèse donc sur sur la rentabilité. Et pour ne rien arranger, le CEO, H. Tan, a refusé de donner des prévisions chiffrées pour 2026…



Problème : La veille, Oracle s’était déjà pris -11 % en Bourse après avoir raté les objectifs de croissance. Cette sanction s’est poursuivie vendredi avec une chute de 4,5 % supplémentaires, alimentée par des rumeurs de retard dans la construction de data centers, pourtant démenties par le groupe.

  • Mais Oracle et Broadcom sont loin d'être les seuls à s'être pris les pieds dans le tapis vendredi : Nvidia (-3,3 %), CoreWeave (-10%), Palantir (-2,1 %), AMD (-4,81 %).

Un peu de recul. Est-ce qu’on s’approche de l’éclatement de la soi-disant bulle ? Revenons-en aux chiffres. Broadcom a généré 18,02 milliards au dernier trimestre, un record, et elle dépasse même les attentes des analystes (17,5 milliards). Le bénéfice net a littéralement doublé sur un an, à 8,5 milliards de dollars. Sur l’année, les revenus grimpent à 63,9 milliards, là aussi au-dessus des prévisions.

  • En clair, mis à part les mots du CEO de Broadcom, aussi rassurants que celui du chef d'état-major des armées F. Mandon, l’entreprise va plutôt bien.

  • Selon Futurum Group, le marché des puces IA personnalisées - encore marginal face aux GPU mais sur lequel Broadcom gagne rapidement du terrain - pourrait peser 25 à 30 % du marché des puces d’IA d’ici la fin de la décennie. Broadcom pourrait, à terme, capter jusqu’à 80 % de ce segment.

À noter : Malgré tout, il y a un point qui commence à inquiéter : si ça va encore chez Broadcam, la dette d’Oracle, elle, explose à 120 milliards de dollars, sans compter son flux de trésorerie qui est devenu négatif pour la première fois depuis 1992.


Bref. Le vrai test, selon des experts interrogés par le Financial Times, viendra en 2026. Les analystes de Fidelity anticipent une croissance de 28 % des bénéfices tech. Soit ça passe, soit ça casse…