N. Puech, héritier du fleuron du luxe Hermès, réclame 14 milliards d'euros à B. Arnault.

Charlotte Krebs/L'Express
Publié le
4/12/2025

Pendant 30 ans, il a vécu une vie de rêve, mais en 2022, tout s’effondre quand il découvre que sa fortune est un mirage : c’est l’histoire de Nicolas Puech, arrière petit-fils du fondateur d’Hermès.

Dans les faits : N. Puech, héritier du fleuron du luxe Hermès vient d’assigner au civil le groupe rival LVMH et son patron B. Arnault. Il l’accuse de l’avoir dépossédé de ses actions qui valent aujourd’hui 14 milliards d’euros.


Comment en est-on arrivé là ? Tout commence dans les années 2000. B. Arnault rêve d’ajouter Hermès à sa collection de marques de luxe et s’introduit secrètement dans son capital. En 2010, il dévoile son tour de passe-passe et vise les 30% pour prendre le contrôle. Il n’arrivera qu’à 23% et les revendra quelques années plus tard dans un accord avec Hermès.


Problème : en 2013, l’AMF découvre que la majeure partie des actions de N. Puech, le plus gros actionnaire individuel avec 5,7% du groupe, a disparu… sans que le principal intéressé ne soit au courant. En tout cas, les 6 millions d’actions ont disparu et ont été empochées par LVMH. Alors que s’est-il passé ?


Il aurait été volé, mais N. Puech ne le découvre que dix ans plus tard, en 2022. Un mensonge de son ami et ex-gestionnaire de fortune E. Freymond le met sur la piste. Il le soupçonne vite de dilapider sa fortune et surtout, d’avoir vendu ses actions à B. Arnault.

  • Début 2024, l’héritier ruiné entame une action pénale en France pour abus de confiance. Selon Le Canard Enchaîné, E. Freymond aurait avoué finalement ses méfaits durant l’été dernier avant de se suicider.

Et c’était une machination complexe : E. Freymond aurait fait signer de faux documents, transmis des attestations fabriquées et contrôlait toutes les dépenses et les visites de son “ami”. Un vrai génie du mal qui en a profité pour s’acheter quelques œuvres d’art par-ci par-là et vendre la résidence principale de N. Puech.


Un peu de recul. LVMH affirme ne jamais avoir eu connaissance des agissements d’E. Freymond et B. Arnault nie toujours avoir voulu prendre le contrôle d’Hermès. Le sort de ces actions est en tout cas encore au cœur d’une affaire complexe aux multiples rebondissements, détaillée par Libération.


Bref. Affaire à suivre…