Le budget de la Sécurité sociale est officiellement adopté à l’Assemblée nationale

Mission accomplie pour S. Lecornu : l’Assemblée nationale valide le budget de la sécu 2026, dit PLFSS, et lui permet de laisser l’artillerie lourde (loi spéciale et 49.3) au placard.
Dans les faits : Le PLFSS a été adopté par 247 voix contre 234, et c’est un vote historique puisqu'aucun Premier ministre depuis les législatives de 2024 n’était parvenu à faire adopter un texte budgétaire sans recourir au 49.3.
- Pour ça, il a dû lâcher du lest sur la réforme des retraites : son application est suspendue pour cinq générations de retraités (de 1964 à 1968). L’addition ? La mesure coûtera 300 millions d’euros en 2026 et 1,9 milliard en 2027.
- Concrètement, dégainer le chéquier a été l’élément clé de ces négos. S. Lecornu a renoncé à doubler les franchises médicales et revu son projet de hausse de la CSG à la baisse. Ça + quelques autres mesurettes + les retraites, ça a créé un écart de 5,5 milliards d’euros entre les ambitions de réduction de déficit de la V1 du PLFSS et celle qui vient d’être adoptée.
Plus encore : Il a aussi dû augmenter de 3 % les dépenses de l’Assurance Maladie pour arracher l’abstention cruciale des écologistes, un move sans lequel le PLFSS ne serait pas passé.
Résultat : Si le déficit de la sécu devait initialement être ramené de 30 milliards d’euros à 17 milliards, la V2 le laisse à 19,6 milliards. Séduire, ça coûte…
Côté économies, ce PLFSS contient quand même quelques mesures, comme le plafonnement des arrêts-maladies, une hausse de la CSG et un rabot du cumul emploi-retraite. En revanche, le budget contient aussi des Kinder Surprise, comme l’allongement du congé parental et une hausse de 3% du budget des hôpitaux.
Problème : Pour autant, le tunnel budgétaire n’est pas fini. Le PLFSS doit maintenant être examiné au Sénat, qui le rejettera sans doute (le Palais n’est pas fan du largage de milliards) ce qui le renverrait à l’Assemblée, chargé du “oui” final.
- Et ça lancera le dernier épisode de ce Grand Chelem budgétaire : le vote du budget de l'État, le PLF, qui doit être adopté avant le 23 décembre.
Un peu de recul. Le problème de ce PLFSS, c’est que son côté dépensier réduit mécaniquement la marge de manœuvre de S. Lecornu pour faire passer le PLF : il devra laisser le chéquier de côté dans cette dernière phase des négos.
Bref. Pour l’instant, il peut recharger ses batteries à la buvette de l’Assemblée, parce que la phase II s’annonce corsée…











