Pourquoi les banques régionales américaines font paniquer les investisseurs

Robb Miller/Unsplash
Publié le
19/10/2025

Il fallait bien que quelqu’un casse l’ambiance : deux banques régionales américaines ont révélé des créances douteuses et ont fait paniquer les investisseurs du monde entier.

Dans les faits : Zions Bancorp et Western Alliance accusent des fonds liés à la société Cantor Fitzgerald d’avoir contracté frauduleusement des prêts de plusieurs millions de dollars pour racheter des crédits immobiliers en difficulté.

  • Zions Bancorp a porté plainte pour tenter de récupérer plus de 60 millions de dollars, et Western Alliance tente de récupérer ≈ 100 millions de dollars.

Rappel : Moins costaudes que les géants comme JPMorgan, les banques régionales, avec leurs 50 à 150 milliards d’actifs, restent fragiles face aux retraits massifs à cause notamment de dépôts non assurés.

Problème : Zions Bancorp et Western Alliance, c’était la goutte de trop. Les faillites très récentes de First Brands et Tricolor ont coûté 10 milliards de dollars à des géants comme UBS ou Jefferies, et c’est une gifle qui a notamment montré les limites du “crédit privé”, moins encadré.

  • Le souci, c’est que de plus en plus de banques sont impliquées : en Europe, leur exposition au private equity et au crédit privé a grimpé de 59 % début 2025. Et si ça casse, l’onde de choc pourrait remonter jusqu’à aux particuliers.

Résultat : Les 74 plus grandes banques américaines ont perdu 100 milliards de dollars de capitalisation. En parallèle, l'indice des 600 grandes banques européennes a subi sa plus forte chute depuis le 1er août.

Un peu de recul. “Si vous voyez un cafard, c’est qu’il y en a probablement plusieurs.” avait déclaré J. Dimon, CEO de JPMorgan, après les faillites de Tricolor et First Brands. Mais ce n’est pas encore la fin du monde : les investisseurs ont surestimé le risque selon de nombreux analystes : d’après Jefferies, les pertes potentielles ne représentent que 1,1 % et 1,6 % de leurs fonds propres.

Bref. Non, ce n’est pas encore un remake de SVB, cette banque américaine qui s’est effondrée en mars 2023 après une panique bancaire - d’autant plus que le marché profite d'une nouvelle série de solides résultats publiés par les banques régionales.