Nestlé a annoncé la suppression de 16 000 postes : l'action affiche la plus forte hausse sur une journée depuis 2008

Bloomberg
Publié le
17/10/2025

Nestlé, le premier groupe alimentaire mondial (Chocapic, San Pellegrino, Smarties…), coupe 16 000 postes dans le monde (6% des effectifs).

Pourquoi on en parle ? L’annonce a fait bondir l’action du groupe : +8,2% à l’ouverture de la bourse de Zurich. Sa plus grosse perf en une journée depuis 2008.

Contexte : Le groupe souffre depuis le Covid. Avec la hausse des prix, les consommateurs l'ont boudé pour se tourner vers des marques distributeurs. Et il a souffert d’un ralentissement de la demande chinoise (-10,3% de croissance organique au troisième trimestre).

  • Cerise sur le Nesquick : L’annonce arrive en pleine crise de gouvernance chez Nestlé. Début septembre, l’ex-PDG L. Freixe a été licencié pour avoir entretenu une relation avec une subordonnée directe (aucune Kiss Cam dans cette affaire pour l’instant).

Résultat : Le nouveau CEO Philipp Navratil veut “se battre” en créant une “culture de la performance” chez Nestlé et être “impitoyable” dans l’évaluation de ses salariés. Pour commencer, il table donc sur 3 milliards de francs suisses d’économies d’ici 2027 contre 2,5 prévues par le CEO d’avant.

  • En plus de la suppression de postes, P. Navratil veut faire un tri dans les 2 000 marques du groupe. Concrètement, chaque activité sera examinée selon quatre critères : potentiel de croissance, rentabilité, position concurrentielle et performance réelle.

Objectif : Faire un bisou sur le front des investisseurs inquiets en augmentant les dividendes, et tenter le tout pour le tout avec ses fameux six “big bets”. En clair, P. Navratil mise sur six paris stratégiques, dont le café froid ou les assaisonnements pour airfryer, des segments en forte croissance (+14 %, contre +3,3 % pour l’ensemble du groupe), mais qui ne pèsent encore que 10 % du chiffre d’affaires.

Un peu de recul. P. Navratil ne réinvente pas la roue. Il conserve les grandes lignes de la stratégie de son prédécesseur — recentrage du portefeuille, montée en gamme, rationalisation — mais il veut aller plus loin, plus vite, et plus fort.

Bref. P. Navratil affirme que sa priorité n°1 est d’augmenter ses volumes de ventes, mais la bonne nouvelle, c’est que ça a été le cas ce trimestre : ils ont augmenté de 1,5% contre 0,3% attendu par les analystes. N’hésitez pas à dédier une pensée aux 16 000 futurs chômeurs du groupe entre deux bouchées de Chocapic ce matin.