Pourquoi la croissance française a fait mieux qu’attendu au troisième trimestre

Le PIB de la France a progressé de 0,5% contre 0,2% attendu ce trimestre, et la croissance de l’Hexagone double au passage celle de l’Allemagne et de l’Italie. Non, vous ne rêvez pas. 
Dans les faits : Ce rebond de croissance éclaircit l’horizon. L’Hexagone est maintenant sur la voie des 1% de croissance en 2025, soit l’objectif du gouvernement (lequel, on ne sait plus).  
Comment en est-on arrivé là ? La réponse est claire : les entreprises. Ces +0,5% ont été drivés par l’export et l’investissement.
- Les exportations ont augmenté de 2,2% ce trimestre. Et qu’est-ce qu’il y avait dans les valises ? Surtout des médicaments, des armes et des avions.
- La sainte trinité du PVF (pain-vin-fromage) enregistre par contre un coup de mou, une conséquence probable des droits de douane de D. Trump : l’agroalimentaire + les vins et spiritueux reculent.
Mais la plus grande surprise vient des entreprises : +0,9% d’investissements sur le trimestre, et ça, malgré la situation politique floue — traditionnellement une raison de garder son cash sous le matelas.
- Si elles investissent autant (surtout dans les équipements, les produits manufacturiers et le numérique), c’est entre autres pour ne pas rater le coche de l'IA.
Résultat : avec l’Espagne (+0,6% de croissance), la France fait maintenant partie des bons élèves de la zone euro, qui enregistrent une croissance moyenne de 0,2% ce trimestre. Elle trace même l’Allemagne et l’Italie (à… 0% ce trimestre).  
Un peu de recul. Est-ce que ce rebond pourra durer ? Tout dépend du détail du prochain budget, qui prévoit pour l'instant d’alourdir la taxation des grandes entreprises, ce qui pourrait freiner leur investissement. 
- La consommation des ménages reste l’autre grand frein de la croissance française : elle n'a contribué qu'à 0,1% de croissance ce trimestre. Donc si les exports ou les investissements diminuent, il n’y aura plus rien pour porter la croissance.
Bref. Ça redémarre, mais sans conso, et avec, comme d’hab, un taux d’épargne parmi les plus hauts d’Europe (près de 19% du revenu disponible) : de l’argent en coma profond qui n’est pas encore prêt de faire décoller le PIB.














