Conflit Israël-Iran : pourquoi la fermeture du détroit d’Ormuz pourrait faire vaciller l’économie mondiale

Israël a touché l’Iran en son cœur et sa tête : une centaine de morts, trois hauts généraux de l’armée tués, six ingénieurs nucléaires éliminés et des installations d’enrichissement d’uranium (utilisé pour fabriquer la bombe atomique) touchées.
Pourquoi on en parle ? L’Iran, c’est la 3ᵉ plus grande réserve de pétrole du monde, avec 3,26 millions de barils produits par jour en 2024 (soit 3 % de l’offre mondiale) ; la 2ᵉ réserve mondiale de gaz et surtout, un contrôle stratégique du détroit d’Ormuz, où transite 20 % du pétrole mondial, et 25 % du gaz naturel liquéfié de 5 des 10 plus gros producteurs mondiaux. Si l’Iran ferme ce passage, ça va être très tendu.
Comment en est-on arrivé là ? Selon l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), l’Iran dispose de 275 kg d’uranium enrichi à 60 %, sachant que 90 % = la bombe atomique. Les inspecteurs reconnaissent que l’Iran a donc “toutes les pièces du puzzle” pour avoir la bombe nucléaire, ce qui a déclenché l’attaque d'Israël.
Résultat : En cinq jours, le prix du baril a bondi de 11,75 %, l’une des plus fortes hausses depuis cinq ans. Et maintenant que l’Iran a riposté (déjà une dizaine de morts côté israélien), les analystes craignent le pire : le blocage de navires traversant le détroit d’Ormuz par l’Iran. Ce move pourrait faire grimper les prix du pétrole au-delà de 120 dollars le baril, et relancer l’inflation à l’échelle mondiale.
Un peu de recul. Les experts estiment que c’est improbable puisque l’Iran ne dispose probablement pas de la puissance militaire nécessaire pour bloquer complètement le trafic dans le détroit, surtout si la marine américaine devait riposter. Les analystes affirment aussi que le monde dispose actuellement d'une offre de pétrole suffisante pour compenser ce potentiel choc.
- Sans compter que d'autres grands producteurs de pétrole pourraient augmenter leur production pour éviter les pénuries.
- D’autant que l’Iran n’exporte que la moitié de sa production, et presque exclusivement vers la Chine (95 %). Une coupure iranienne toucherait donc d’abord… l’Iran puis la Chine. En clair, personne n’a intérêt à un blocage.
Bref. D. Trump a assuré qu’il "est possible" que les États-Unis s’impliquent, ce qui déclencherai potentiellement un conflit encore plus violent. Deux options s’ouvrent donc pour l’Iran : accélérer son programme nucléaire ou revenir à la table des négo’ pour alléger les sanctions. Surtout que ses principaux alliés, le Hezbollah (Liban), les Houthis (Yémen) et le Hamas (Gaza) sont affaiblis.