Comment les grandes banques américaines profitent de la volatilité pour générer des revenus records

Alors que les droits de douane de D. Trump font trembler le monde entier, il y en a certaines pour qui tout roule : les banques américaines.
Pourquoi on en parle ? Les résultats du deuxième trimestre de Goldman Sachs, Citigroup, Bank of America, Morgan Stanley ou encore J.P. Morgan sont sortis, et spoiler : ils sont, pour la majorité, excellents, voire historiques.
Dans les faits : Avec 4,3 milliards de dollars, Goldman Sachs signe le meilleur trimestre de son histoire, et de celle du trading à Wall Street, affirme Bloomberg. La banque dépasse les attentes de ≈ 600 millions, et a fait +100 millions par rapport au 1er trimestre. Pour J.P. Morgan, on parle du meilleur 2ème trimestre de son histoire.
- Pourtant, le contexte est loin d’être opti’ : l’incertitude économique engendrée par l'administration Trump flotte toujours dans l’air. Et l’inflation américaine est même repartie à la hausse en juin, à +2,7% sur un an contre 2,4% en mai.
Alors, comment c’est possible ? Les banques doivent leurs résultats en grande partie à leur branche trading, et l’explication est toute simple : quand la volatilité augmente sur les marchés (c’est-à-dire quand les prix des actifs varient beaucoup, en peu de temps) → les volumes d’échange augmentent (les investisseurs achètent et vendent +) → le nombre de transactions suit aussi.
- Résultat : Les banques génèrent encore + de commissions et de profits. Les commissions de J.P. Morgan ont par exemple augmenté de 7% ce trimestre.
Un peu de recul. En réalité, les banques ont profité de la tempête avant le calme. Si vous faites le calcul, leur deuxième trimestre a commencé en avril, pile quand D. Trump a annoncé ses fameux droits de douane. Et comme pour l’instant, les consommateurs américains absorbent le choc et les entreprises tiennent le coup, pas de soucis : les marchés, eux, s’envolent, terrain fertile pour les traders.
- D’ailleurs, J. Dimon, CEO de J.P. Morgan, se montre aussi optimiste que d’habitude (c’est-à-dire très peu) : les conséquences des tarifs trumpiens peuvent arriver à tout moment, rappelle-t-il. Mais bon, il s’inquiétait déjà en 2015, et en 2020, et en 2022…
Bref. Dans les faits, la volatilité profite surtout aux banques. Au contraire, elle perturbe les habitudes des investisseurs particuliers, ce qui finit par nuire aux entreprises sur le long terme. La saison des bilans trimestriels est lancée, et pas sûr que tous s’alignent sur les surperformances des banques.