Comment fonctionne le 'Bazooka commercial" qu'envisage d'utiliser l'UE face aux menaces de D. Trump

IA
Publié le
22/7/2025

Face aux attaques de D. Trump, l’Union européenne se prépare à sortir son “bazooka commercial”.

Pourquoi on en parle ? M. Ferracci a réuni les grands industriels hier pour harmoniser la position française face aux menaces douanières américaines. Le ministre de l'Industrie estime que “nous devons changer de méthode (...) et être dans une position de fermeté.” Un changement total de posture par rapport aux débuts des négociations, où l’UE voulait surtout limiter la casse.

Rappel : Les deux blocs échangent 1 960 milliards de dollars de marchandises par an et sans accord au 1er août, D. Trump imposera des droits de douane de 30% sur toutes les exportations. Pour l’instant, on se dirige vers un accord réciproque à 10% avec quelques exceptions à définir.

  • Mais l’UE en a marre de dépendre des humeurs de D. Trump. Elle envisage donc de sortir son “instrument anti-coercition”, appelé aussi “bazooka commercial” - ça en jette un peu plus.

Comment ça marche ? Concrètement, c’est un outil légal qui permettrait à l’UE d’imposer de nouvelles taxes, limiter les investissements des fonds américains sur son sol et même de les exclure des appels d’offres du secteur public. Il y aurait aussi des quotas, voire des interdictions d’importation de certains produits - adieu le bourbon. Le tout pour 116 milliards d’euros de sanctions.

  • Problème. Le chargement du bazooka prendra minimum plusieurs semaines, le temps que la Commission valide que les conditions sont réunies et que les États membres le votent. De quoi perdre quelques milliards en route. Et les marchés n’ont pas trop aimé cette option : le CAC 40 a perdu 1% hier.

Un peu de recul. Ce sont des mesures temporaires, elles visent surtout à faire revenir les USA à la table des négociations. Dans tous les cas, un deal équitable entre les deux - la meilleure option pour l’Europe - serait forcément défavorable à l’UE puisqu’elle exporte 50 milliards de plus aux USA qu’elle n’en importe.


Bref. Cette solution prend quand même de l’ampleur et des dirigeants influents la soutiennent. “Trump ne comprend que le rapport de force”, soutient par exemple E. Letta, l’ancien Premier ministre italien, qui estime que “si l’UE se montre faible, elle se fera dévorer”. Un bazooka devrait l’aider à paraître un peu plus forte que ces dernières semaines.