Brandt, le dernier groupe français d’électroménager, a été placé en liquidation judiciaire : 700 emplois sont supprimés

C’est la fin de la partie pour Brandt. Le dernier fabricant de gros électroménager français, qui venait de fêter ses 100 ans, a été mis en liquidation judiciaire hier.
Dans les faits : Avec Brandt, c’est aussi trois autres sociétés sous son giron, Vedette, Sauter et De Dietrich qui disparaissent. Au total, ce sont 750 emplois qui sont menacés dans les deux usines du Loiret et du Loir-et-Cher.
Comment en est-on arrivé là ? Fondé en 1924, Brandt était dans les années 50 à la pointe de la technologie, grâce à des innovations comme le lave-linge automatique. Mais ces dernières années, l'entreprise s'est faite prendre en sandwich entre la concurrence des marques étrangères et des distributeurs ultra compétitifs.
- Pour ne rien arranger, le marché du gros électroménager (frigo, four, etc.) affiche une chute des ventes de 3,9% sur un an, impacté par la crise immobilière (moins de constructions = moins d’équipements électroménagers) et d’un tsunami de produits venus d’Asie.
- À noter : 4 sociétés étaient intéressées pour reprendre Brandt mais même avec l'aide des pouvoirs publics, leurs offres n’étaient pas assez élevées pour sauver le navire.
Un peu de recul. Brandt est loin d'être un cas isolé… Depuis plus d’un an, une vague silencieuse de fermetures touche tous les secteurs. ArcelorMittal, Michelin, Teisseire, Sanofi. En clair, même les géants ne sont pas épargnés.
- Rappel : Entre 2021 et 2024, la France ouvrait une centaine d’usines chaque année. Mais depuis mi-2024, la dynamique s'est inversée : 20 000 emplois industriels perdus et jusqu’à 80 fermetures de sites par an.
- Selon Les Echos, environ 165 sites industriels sont menacés depuis septembre avec un impact sur 10 000 emplois, et le phénomène touche aussi de plus en plus les sous-traitants, petites et moyennes entreprises.
Comment faire ? Pour redresser la barre, Bercy mise sur l’échelle européenne. La France pousse un plan « made in Europe » qui impose 70 % de "contenus" européens (composants, matériaux) dans des secteurs stratégiques - auto, chimie, sidérurgie. Mais la Commission européenne a reporté le projet, freinée par les pays du Nord et de l’Est.
Bref. Une page se tourne… Le risque maintenant, c’est que l’UE devienne un vaste supermarché pour les industriels étrangers, et que la France, malgré ses ambitions de souveraineté industrielle, regarde passer les trains (ou les containers). En attendant, on a de meilleures nouvelles sur l’industrie française plus bas.











