D. Trump et U. von der Leyen annoncent un accord entre les États-Unis et l’UE instaurant des droits de douane de 15 %

Cette fois, c’est la bonne : à quelques jours de la date limite du 1er août, D. Trump et la présidente de la Commission européenne U. von der Leyen ont annoncé un accord entre les États-Unis et l’UE hier soir qui instaure des droits de douane de 15 %.
Dans les faits : L’UE, initialement partisane d’un accord « zéro pour zéro » sur les biens industriels, a dû plier face à la pression américaine. Elle obtient une stabilité tarifaire en échange d’un taux de 15 %, plus élevé qu’espéré, mais bien en dessous des 50 % dont avait initialement parlé D. Trump.
- En parallèle, les Européens ont accepté des contreparties massives : 750 milliards de dollars d’achats d’énergie américaine, 600 milliards d’investissements sur le sol américain, et une plus grande ouverture de leurs marchés aux exportateurs et fabricants d’armement américains.
Un accord déséquilibré, donc ? Certainement, mais moins qu’attendu par les analystes. Surtout, il est assez stratégique puisqu’il inclut les exportations automobiles européennes, secteur très sensible.
Plus encore : Bruxelles a préservé plusieurs de ses lignes rouges. Les normes phytosanitaires et numériques ne seront pas modifiées, et les règlements européens sur les services numériques (DSA, DMA) restent intacts, tout comme l’interdiction du bœuf aux hormones.
- En matière d’acier, domaine où D. Trump applique déjà des taxes de 50 %, un système de quota est mis en place : les volumes inférieurs à un certain seuil bénéficieront de conditions préférentielles, et les excédents seront surtaxés.
Résultat : Cet accord est un soulagement, et on devrait le ressentir sur les marchés aujourd’hui. Concrètement, il évite une rupture dans les échanges transatlantiques, qui représentent plus de 1 700 milliards de dollars par an.
Un peu de recul. L’ambiguïté reste sur plusieurs secteurs clés, dont les semi-conducteurs, toujours sous enquête aux États-Unis, qui pourraient être touchés prochainement.
Bref. En parvenant à imposer un accord à ses conditions, D. Trump marque un point majeur sur le plan politique. Il capitalise sur une stratégie agressive, et prépare son argumentaire économique pour les élections de mi-mandat. De son côté, l’UE s’en sort avec un compromis qui limite les dégâts, et U. Von der Leyen peut finir sa semaine tranquillement sur le green avec D. Trump en Écosse.