Banijay, maison mère de Betclic, fait la plus grosse acquisition de son histoire en absorbant Tipico

La boîte de production Banijay (Koh Lanta, Black Mirror, etc.) mise maintenant sur les paris sportifs : après avoir racheté Betclic, elle s’apprête à empocher Tipico pour 3 milliards d’euros. Le plus gros rachat de son histoire.
Pourquoi on en parle ? Avec ce rachat, le groupe de S. Courbit, le O.G. de la téléréalité en France, passe numéro 4 des paris sportifs en Europe. Et l’intégration de Tipico devrait doubler le chiffre d'affaires annuel de sa branche dédiée aux paris en ligne, Banijay Gaming.
Un peu de contexte : Banijay vient de boucler une année record avec un résultat net qui a doublé en 2024. Avec des finances aussi saines, tout le monde s’attendait à ce que l’entreprise se renforce dans la production audiovisuelle et rachète son concurrent, le britannique ITV Studios.
- Mais Banijay a finalement snobé son secteur historique au profit de celui en pleine croissance des paris sportifs (+4,7% en France en 2024). D'ailleurs, ce segment pèsera maintenant autant que la production dans les activités du géant, valorisé 4,5 milliards en bourse.
Quel intérêt ? Ce marché, c’est une jungle où les grands dévorent les petits : en 2024, FDJ United a empoché Kindred pour 2,5 milliards, Flutter Entertainment a racheté Snaitech 2,3 milliards… et le marché se concentre autour de quelques gros acteurs. Banijay veut en faire partie.
- Ça tombe bien, Betclic (déjà sous l'aile de Banijay) et Tipico se partagent l’Europe : Betclic est leader du pari sportif en France, au Portugal, et en Pologne, Tipico, lui, domine l’Allemagne et l’Autriche. Les deux champions sont donc complémentaires.
Un peu de recul. Avec ce rachat, Banijay devient aussi agile que les braqueurs du Louvre face à une régulation de plus en plus stricte : la France et les Pays-Bas parlent par exemple d’augmenter les taxes sur les jeux d’argent, donc s’implanter dans de nouveaux pays permet de réduire les risques.
Bref. S. Courbit - qui a aussi financé la série Peaky Blinders - consolide donc son empire des paris sportifs (sans casquette plate ni manteau en laine pour l’instant, mais on perd pas espoir).











