Paramount déclare la guerre à Netflix et tente une OPA hostile

Parce que deux plot twists valent mieux qu’un : Paramount déclare la guerre à Netflix et tente une OPA hostile (un rachat sans l’accord de la cible) sur Warner Bros avec une offre à 108 milliards de dollars.
Dans les faits : Après des mois de surenchères, c’est Netflix qui est ressortie gagnante vendredi avec une offre à 83 milliards pour racheter Warner Bros, mais ça n'a pas plu au patron de Paramount, David Ellison. Il s’est donc réveillé ce lundi matin avec des envies de guerre.
- Sa contre-offre : une valorisation de Warner Bros à 108 milliards avec 18 milliards de dollars en cash en plus pour ses actionnaires, le tout sans scinder le groupe. Pour rappel, l’offre de Netflix ne visait que les studios Warner et HBO quand Paramount vise aussi les chaînes télé du groupe.
Dans le détail : Contrairement à Netflix, D. Ellison s’adresse directement aux actionnaires : c’est ce qu’on appelle une OPA hostile. En clair, il veut monter les actionnaires de Warner contre leur conseil d’administration pour pouvoir racheter la boîte : dans une lettre ouverte, il soutient que “la [direction] de Warner Bros. a choisi une offre de rachat inférieure (...) qui aura des difficultés à être approuvée”.
- Il fait notamment référence au fait que les autorités pourraient bloquer Netflix, comme ce rachat créerait un marché de streaming plus concentré.
Et maintenant ? D. Zaslav, CEO de Warner, ne peut plus ignorer Paramount, donc ce sera sans doute aux actionnaires de trancher entre Netflix et Paramount. En tout cas, Paramount compte un atout de taille dans cette bataille : D. Trump, qui a affirmé qu’il serait “impliqué” dans la décision des autorités de valider ou non ce rachat et qu’il était inquiet de voir Netflix “gagner encore des parts de marché”.
Un peu de recul. Le featuring Paramount x Warner pourrait aussi poser des problèmes de monopole, en créant un géant contrôlant 35% de la pub TV aux États-Unis, mais avec l’artiste du deal de son côté, D. Ellison pourrait s’en sortir. Pour rappel, D. Ellison, c’est le fils du fondateur d’Oracle, L. Ellison, un soutien de D. Trump.
- Le padre a d’ailleurs confié au président que si son fils prenait le contrôle de Warner Bros., il licencierait les présentateurs télé du groupe que D. Trump n’apprécie pas. Et pour boucler la boucle, le fonds d’investissement du beau-fils de D. Trump (J. Kushner) finance en partie la contre-offre de Paramount.
Bref. Personne ne fait l'unanimité dans cette histoire : d’un côté, Hollywood craint que le rachat de Warner par Netflix ferme des cinémas et tue l’ADN de Warner. De l’autre, les Démocrates craignent qu’un rachat de Warner par les Ellison impose un virage idéologique à CNN, l'une des dernières grandes chaînes libérales du pays. Mais Netflix n’a sûrement pas dit son dernier mot...











