Droits de douane : Pourquoi est-ce que D. Trump revient-il à la charge ?
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D. Trump est retourné au front vendredi.
Dans les faits : D. Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 25% sur les produits Apple si l'entreprise ne rapatrie pas sa production aux États-Unis. En parallèle, il a mis un coup de press' sur l'UE : "Nos discussions avec eux n'aboutissent à rien ! C'est pourquoi je recommande l'instauration immédiate d'un tarif douanier uniforme de 50 % sur l'UE à compter du 1er juin 2025".
- L'annonce a fait chuter l'action Apple de 3% vendredi, le CAC 40 de 1,65 % et l'indice européen STOXX 600 de 1%.
Pourquoi maintenant ? D. Trump suit une logique budgétaire : la réforme fiscale XXL qu'il a promise va creuser un déficit déjà supérieur à 6 % du PIB, et la Maison-Blanche voit ces droits de douane comme un outil de financement durable. Le secrétaire au Trésor parle même d'un «taux d'équilibre», citant une version tarifaire de la courbe de Laffer «plus sur taxe, plus sur gagne…».
- Depuis janvier, 70 milliards de dollars ont été collectés grâce aux droits de douane selon les chiffres du Trésor, dont 38 milliards rien qu'avec les nouvelles taxes de 2025.
Mais est-ce réalisable ?
Pour Apple ce n'est pas réaliste : Le prix d'un iPhone made in USA pourrait monter jusqu'à 3 500 dollars selon Wedbush. Et certains analystes estiment qu'il faudrait jusqu'à 10 ans pour créer une capacité industrielle équivalente. Apple paiera sans doute la taxe plutôt que de bouleverser sa chaîne d'approvisionnement.
Pour l'Europe, c'est inquiétant. Les États-Unis sont leur premier client. Selon Capital Economics, une taxe de 50% sur trois ans ferait chuter le PIB de 1,7% pour l'Allemagne, 1,25% pour l'Italie et 0,75% pour la France.
Dans le détail : pour la France, certaines filières comme les spiritueux, les cosmétiques et l'aéronautique pourraient être fortement impactées . Pour l'UE, le PIB pourrait être amputé de 0,6 point dès cette année selon ING. Pour l'ex-Premier ministre italien M. Draghi, « nous devrons conclure un accord avec les Etats-Unis », aucun autre marché ne peut remplacer les États-Unis.
Bref. Malgré tout, les marges de manœuvres pour D. Trump sont limitées entre risques de récession, marchés fébriles et alliances stratégiques à préserver, la manœuvre pourrait lui coûter plus qu'elle ne lui rapporte. L'UE prépare une première salve de contre-mesures sur 21 milliards d'euros d'importations américaines mais attend la fin de la « pause » tarifaire pour réagir.