Comment le gouvernement compte limiter l'afflux de petits colis chinois

ClaraChappaz/X
Publié le
30/4/2025

Face au raz-de-marée de colis en provenance de Chine, portés par Shein, Temu et consorts, le gouvernement a présenté son plan pour contrer l’invasion.

Un peu de contexte : Avec des droits de douane qui explosent aux États-Unis et la suppression des “minimis” - ces exonérations de taxes sur les colis de moins de 800 dollars - la rentabilité de la Chine sur le sol américain s'effondre. L’Europe, moins protectionniste, devient donc un point de chute stratégique pour l’ultra-fast fashion...

… Et la France pourrait en faire les frais. Chaque année, 1,5 milliard de colis entrent sur le territoire via le e-commerce, sauf que plus de la moitié échappe aux droits de douane grâce à une exonération pour les achats de moins de 150 euros. Cette porte ouverte a permis aux deux plateformes de conquérir le cœur (et le portefeuille) des Français.

  • 4,8 milliards d’euros dépensés en un an, dont 3 milliards pour Shein. Et ce n’est que le début : au niveau européen, 4,6 milliards de petits colis (à 91 % chinois) ont été importés en 2024, en hausse de 200 % en deux ans.  

Résultat : La France veut frapper au portefeuille — pas celui du consommateur, mais celui des plateformes. En clair, à partir de 2026, chaque petit colis entrant en Europe pourrait être grevé de “frais de gestion” de quelques euros pour financer un triplement des contrôles douaniers.

  • C’est un moyen simple et surtout rapide à mettre en place, avant la réforme douanière européenne de 2028, qui prévoit la fin de l’exonération des colis de moins de 150 euros.

Un peu de recul. L’affaire dépasse Shein et Temu. Elle touche à la dépendance industrielle européenne et aux normes environnementales face aux stratégies commerciales agressives de la Chine.

  • Concrètement, la stratégie chinoise, qui consiste à écouler à bas prix ses surcapacités (vêtements, voitures, panneaux solaires, médicaments…), met en lumière les failles européenne : un marché trop ouvert, fragmenté, sous-préparé et lent à la détente.

Bref. Aujourd'hui, Shein, Temu et Amazon pèsent à eux seuls un quart du marché de la mode en ligne en France. Mais en face, malgré le réveil de l’Hexagone, la réforme douanière à l’échelle européenne est lente, l’unité fiscale n’existe pas et la régulation est pleine de failles. En clair, les défenses européennes restent faibles comparé au rouleau compresseur chinois….