Un accord au Sénat est sur le point de mettre fin au plus long shutdown de l'histoire des États-Unis

Elijah Mears/Unsplash
Publié le
10/11/2025

Le plus long shutdown de l’histoire des États-Unis pourrait bientôt se terminer : 7 sénateurs démocrates et 1 indépendant ont voté un texte de financement de l'État fédéral, aux côtés des Républicains.

Dans les faits : Après cinq semaines de paralysie, le gouvernement américain pourrait reprendre vie, grâce à un deal voté dimanche au Sénat, qui permettrait de financer le gouvernement jusqu’au 30 janvier 2026.

Et si des Démocrates ont rompu les rangs, c’est que le shutdown se fait de plus en plus ressentir :

  • Il coûte 15 milliards de dollars par semaine et pèse sur la croissance américaine (-1,5 point de baisse de PIB estimée à la mi-novembre).

  • Il pourrait aussi suspendre de nombreux vols pendant la grande messe nationale de la dinde, Thanksgiving. Ça commence d'ailleurs déjà, à cause d'absences de contrôleurs aériens, qui travaillent sans salaire pendant le shutdown : 10 000 vols ont été suspendus ou retardés ce week-end.

Plus que tout, la fin du shutdown permettra de mieux cerner l’état de l’économie américaine : pour rappel, le shutdown a retardé la sortie des rapports sur l’emploi et l’inflation du Bureau of Labor Statistics, l'Insee américain.

  • À noter : s’il existe d’autres entreprises qui travaillent sur ces indicateurs (ADP ou Revelio Labs, par exemple), elles utilisent des méthodes de calculs trop différentes pour être fiables.

  • Si le texte passe, la Fed aura plus d’indicateurs disponibles pour décider si elle poursuit ses baisses de taux ou non, en bonne intelligence, et sans passer pour le dindon de la farce.

Résultat : Les investisseurs ont pu retrouver de l’air : le S&P 500 (+1,16%) et les bourses européennes (+1,78% pour le DAX) ont ouvert à la hausse hier.


Bref. Le texte voté au Sénat doit encore passer l’étape de la Chambre des représentants. Et H. Jeffries, le leader démocrate de la Chambre, souhaite le bloquer parce que son parti n’a pas réussi à annuler les coupes dans l’Obamacare (l’assurance santé des plus pauvres) décidées par les Républicains.