Stellantis tourne la page Tavares avec des résultats médiocres

Stellantis/X
Publié le
26/2/2025

Les résultats de Stellantis sont tombés : son bénéfice s’est effondré et plus globalement, ses principaux indicateurs ont chuté.

Flashback. Début décembre, Stellantis disait au revoir à son patron iconique, Carlos Tavares, à l’origine de la méga-fusion qui a mené à la naissance du 2e groupe auto européen (pour en savoir +, on a récemment publié une vidéo Youtube à ce sujet).

  • John Elkann, président de Stellantis, avait su rassurer les investisseurs. Résultat : +13 % en 10 jours après le départ de Tavares.

Mais aujourd'hui, Stellantis a publié ses premiers résultats depuis l’éviction de Tavares, et c’est peu rassurant : le chiffre d’affaires est en baisse de 17% sur un an (≈ 157 milliards d’euros). Pire encore, après des années de records de rentabilité, le groupe a annoncé un résultat net en baisse de 70% en 2024, pour un total de 5,5 milliards.

Comment on en est arrivé là ? Hors C. Tavares, le constructeur a eu des problèmes de retard à la conception qui ont affecté le stock sur certains modèles comme l’électrique Citroën e-C3. En parallèle, ses ventes ont pris un coup aux États-Unis, la clientèle jugeant les véhicules trop chers.

  • Stellantis a donc réduit de 20 % ses stocks chez les concessionnaires américains, et cette baisse est passée par de gros rabais sur les prix qui ont impacté la marge du groupe aux USA : de 15,4 % à 4,2 % en un an.

Pour ne rien arranger, Stellantis a dû rappeler une nouvelle vague d’environ 240 000 véhicules équipés d’airbags défectueux. Au total, l’opération lui aurait coûté autour des 1,7 milliard depuis 2021, dont 768 millions rien qu’en 2024.



Résultat : La direction de Stellantis se montre très prudente (et vague) sur l’avenir. Elle prévoit une “croissance positive” et une marge opérationnelle “à 1 chiffre”. Pour remonter la pente, le groupe mise sur dix nouveaux modèles qui sortiront en 2025.



Un peu de recul. La performance de Stellantis reste excellente en Amérique du Sud (avec une marge opérationnelle à 14,3%) et dans la zone Afrique–Moyen-Orient (18,8%). Mais ça reste trop faible pour pallier son déclin sur ses principaux marchés.



Bref. Ces mauvais résultats n’ont pas plu aux investisseurs : -5 % en bourse suite à l’annonce. Selon Bloomberg, J. Elkann attend que le groupe se remette sur roues avant de nommer le nouveau DG à la fin du semestre. Entre la demande automobile à la baisse en Europe et les menaces de droits de douane de Trump, reste plus qu’à espérer que le géant réussisse à passer la seconde plutôt que la marche arrière.