Quel est l'impact économique de la canicule ?

Sophie Augustin/Unsplash
Publié le
30/6/2025

C’était la journée la plus chaude de l’histoire sur un mois de juin en France hier. Et que vous nous lisiez depuis Paris, Montpellier ou même Lille, vous n’y échapperez pas non plus aujourd’hui…



Pourquoi on en parle ? On le disait hier, cette chaleur, ça coûte très cher. Il est trop tôt pour avoir des chiffres précis donc on se base sur les précédentes canicules et c’est pas réjouissant.

  • Pour l’année la plus chaude de l’histoire, en 2022, l’économie avait perdu 14,6 milliards d’euros. On a 13 milliards partis en fumée - littéralement - dans les feux, mais aussi 3,5 milliards en sinistres immobiliers et 1,1 milliard dans l’agriculture.

  • Une vague de chaleur avait touché le monde entier en 2023 et avait coûté 0,6% au PIB mondial - on n’ose même pas vous mettre le chiffre complet. Et c’était largement sous-évalué puisque l’étude ne prenait pas en compte les catastrophes naturelles comme les feux ou les sécheresses.

Pour Allianz, une seule journée à plus de 32 °C équivaut, en coût, à une demi-journée de grève nationale.

Pourquoi un tel impact ? Parce que c’est dur de travailler sous une telle chaleur et que chaque employé voit son activité baisser de 1,5% quand il fait plus de 33 degrés. Et ça dégringole même de 50% chez les ouvriers du BTP, qui passent leurs journées en plein cagnard. Si on continue sur cette voie, on pourrait perdre 2,2% des heures de travail d’ici 2030, l’équivalent de 5 jours ouvrés.

  • 70% de nos entreprises sont “météo sensibles” et voient leur activité impactée par la météo. La consommation de bières et de rosés augmente par exemple entre 20 et 27 degrés. Mais au-dessus, les Français préfèrent des softs et le marché peut perdre jusqu'à 10%.

Un peu de recul. L’activité est ralentie par ces chaleurs mais elle l’est déjà de base en été donc leur impact est réduit. Le Sénat a même assuré que le coût de la canicule de 2003, entre 3 et 4,5 milliards d’euros, avait été rattrapé dans l’année. Elle reste à ce jour la plus meurtrière en France avec environ 15 000 morts.



Bref. À côté de ça, le dérèglement climatique pèse sur l’économie et ça ne va pas en s’arrangeant. On est passé de 4 canicules entre 1947 et 1957 à 20 entre 2014 et 2024 avec des épisodes dès juin et jusque septembre. Si rien ne change, ils seront 5 fois plus nombreux en 2050 avec des pics à 50 degrés.