Droits de douane : l'UE se prépare pour la 2e vague de négociations
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À partir de demain, les produits européens exportés aux USA seront taxés à hauteur de 15%. Mais l’UE n’a pas dit son dernier mot - on entre officiellement dans la deuxième phase de négociations.
Rappel : Le 27 juillet, l’UE a passé un accord, jugé décevant par beaucoup, avec les USA : 15% de droits de douane généralisés contre 30% annoncés le 2 avril par D. Trump. Vous pensiez que c’était la fin de l’arc droits de douane ? Pas du tout, des négociations sont encore en cours, par exemple pour l'industrie pharmaceutique et celle des vins et spiritueux.
Dans les faits : D. Trump a déclaré que les droits de douane sur les produits pharmaceutiques seraient annoncés la semaine prochaine... avant de préciser qu’ils passeraient ensuite à “150% puis à 250%”.
Et les enjeux sont lourds. Les Big pharma (dont les américains Merck et Eli Lilly) exploitent des sites de production dans le monde entier. Résultat : ≈ 90 % des entreprises de biotechnologie américaines dépendent de composants importés pour au moins la moitié de leurs produits.
- Côté Europe, les produits pharma sont les biens les + exportés depuis l'Europe vers les USA. Ils représentaient ≈ 120 milliards d'euros en 2024.
- Même chose pour les vins et spiritueux français qui représentent 4 milliards d’euros d’exportations annuelles vers les USA.
Et maintenant ? L’UE veut élargir les exemptions de tarifs qui existent actuellement au niveau de certains produits chimiques ou agricoles. En clair, elle veut 0 droit de douane “pour les spiritueux, les équipements médicaux, et les produits chimiques.”
- De son côté, la Suisse (+ de 55,5 milliards d’euros de marchandises exportées aux USA en 2024) veut aussi négocier les tarifs, à 39%.
- Plus encore : D. Trump a (encore) menacé d’augmenter les droits de douane de l’Inde, actuellement à 25%, à cause de ses échanges avec la Russie, notamment le pétrole. Pour cause, le commerce entre New Delhi et Moscou a atteint un record en 2024 : 68,7 milliards de dollars contre 10,1 milliards pré-Covid.
Bref. Bruxelles avait prévu une liste de produits américains taxés en représailles, des contre-mesures sur 93 milliards d’euros de marchandises. La liste a depuis été rangée dans un tiroir, “mais nous pouvons toujours les ressortir", menace l’UE.