Helsing, la pépite allemande de la défense, lève 600 millions d'euros avec D. Ek, cofondateur de Spotify

Helsing, la pépite allemande de la défense, a annoncé lever 600 millions d’euros.
Pourquoi on en parle ? Vous en avez peut-être pas entendu parler, mais Helsing, c’est l’étoile montante de la défense européenne. La startup a levé 1,37 milliard d’euros depuis sa création en 2021, et ce nouveau tour de table, qui a d’ailleurs été mené par D. Ek, cofondateur de Spotify, porte sa valorisation à 12 milliards d’euros, ce qui la place dans le top 5 des startups européennes les mieux valorisées.
Un peu de contexte : La guerre en Ukraine et les menaces de D. Trump de réduire les dépenses pour contenir la Russie ont éveillé les consciences en Europe. Les dirigeants européens, qui ont réalisé qu’ils devaient construire leur propre autonomie stratégique, injectent donc des milliards pour rattraper leur retard.
- Résultat : Helsing capitalise autant sur cette explosion des budgets militaires que l’engouement européen pour l’IA, sa spécialité. Elle a d’ailleurs signé un deal en février avec Mistral AI - la pépite française lui apporte ses modèles de langage pour développer l’IA militaire de demain.
Pour en arriver là, son fondateur T. Reil, qui vient du gaming, a fait de la guerre un jeu vidéo : grâce à ses drones, les stratèges en centres d’opérations disposent des mêmes infos et capacités d’action que les soldats sur le terrain.
- Le succès ne s’est pas fait attendre : l’Ukraine a commandé 4 000 drones en décembre et les a tellement appréciés qu’elle a repris une fournée en février. L’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède ont aussi signé des contrats.
L’entreprise s’est depuis diversifiée ; elle développe désormais ses propres drones d’attaque, des aéronefs autonomes, et prépare même une flotte de mini sous-marins.
Un peu de recul. La montée en puissance d’Helsing est un signal clair : l’Europe veut son Anduril (“l’équivalent” américain qui a levé 2,5 milliards de dollars début juin) pour ne plus dépendre des États-Unis pour sa sécurité. D. Ek ne cache pas ses ambitions : Helsing incarne pour lui l’un des piliers de la souveraineté technologique européenne.
Bref. Les investissements dans la défense ont de l’avenir et ce n’est pas le sommet de l’OTAN, prévu aux Pays-Bas la semaine prochaine, qui va les freiner : les États membres devraient passer leurs objectifs de dépenses militaires de 2 à 5% du PIB.