L’UE inflige 700 millions d'euros d’amende à Apple et Meta pour des infractions à la concurrence

Christian Lue/Unsplash
Publié le
23/4/2025

La Commission européenne a tranché : une amende de 200 millions d’euros pour Meta, et 500 millions pour Apple. Et tant pis pour les relations transatlantiques.

Pourquoi on en parle ? C’est une peine historique. Après un an de procédure, retardée par les tensions avec Washington, ces sanctions sont les premières prises dans le cadre du nouveau règlement européen sur les marchés numériques (le Digital Market Act entré en vigueur en 2024). Le but : mettre fin aux abus dans la tech.

Dans les faits :

  • Apple est accusée de ne pas avoir informé les utilisateurs de l’existence d’autres plateformes que l’AppStore, avec des tarifs + avantageux. Une entrave à la concurrence et au choix des consommateurs, tranche Bruxelles.

  • Meta, visée hier par une plainte de 200 médias français pour collecte illégale et massive de données, aurait enfreint une règle sur l’usage des données personnelles. Pour rappel, la firme est en procès pour pratiques anticoncurrentielles aux USA, ce qui pourrait l'amener à se séparer de WhatsApp et d’Instagram.

La réponse : Apple accuse l’UE de discrimination et a déjà prévu de faire appel. Pour rappel, elle a déjà pris une amende d’1,8 milliard d’euros l’an dernier pour avoir exclu ses concurrents du streaming musical sur iPhone. Et selon Meta, l'UE favorise les entreprises chinoises et européennes au détriment des américaines.

Un peu de recul. Les sanctions restent clémentes : Apple et Meta affichaient respectivement 82 et 55 milliards d’euros de bénéfice net en 2024. “Les sanctions auraient pu atteindre 10% du chiffre d'affaires total, mais ont finalement représenté moins de 0,15% des ventes de chaque entreprise en 2024”, explique T. Bason, analyste de Bloomberg, qui y voit un signe de prudence européenne.

  • Rappel : Les relations sont tendues entre l’Europe et les USA. Alors que l’UE cherche à faire lever les droits de douane imposés par D. Trump, le président dénonce la réglementation stricte imposée aux géants américains.

Bref. Les deux firmes ont deux mois pour régulariser la situation sous peine de sanctions financières supplémentaires. Google est aussi dans le viseur de la Commission, accusé de mettre ses propres services en avant via Google Search et Google Play. L'amende pourrait alors grimper à 10% du chiffre d'affaires mondial, et jusqu'à 20% en cas de récidive.