L'AIE prévoit une hausse de la demande de pétrole et de gaz pendant 25 ans, et c'est bien plus que ce qui était prévu

Maria Lupan/Unsplash
Publié le
12/11/2025

En pleine COP30, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) tire la sonnette d’alarme : pas sûr qu’on arrive à tourner la page des énergies fossiles, et la relation pansement avec les énergies renouvelables ne suffira pas.

Dans les faits : Changement de plan, la transition énergétique est plus lente que prévu. Et selon l’AIE, la demande pour le pétrole et le gaz pourrait continuer à augmenter jusqu’en 2050. Bonne nouvelle pour l’OPEP, un peu moins pour la planète.


Dans le détail : En 2023, l’AIE, optimiste, prévoyait que les énergies fossiles pourraient décliner avant 2030. Aujourd’hui, certes, les renouvelables se déploient rapidement, notamment grâce à la Chine, leader de la transition énergétique avec des technologies de pointe. Mais les énergies fossiles, elles, ne sont pas à la baisse (il se trouve que la Chine est aussi leader au niveau de la demande de charbon…).


En clair, selon l’AIE, il a 2 possibilités de scénarios après la COP30 :

  • 1. Les politiques climatiques déjà existantes sont juste prolongées par les États : la part des voitures électriques atteint 40% d’ici 2035 et la demande de pétrole augmente de 13%, à 113 millions de barils par jour d’ici 2050. Le prix du pétrole, logiquement, grimperait à ≈ 90 dollars le baril en 2030.

  • 2. La COP acte des mesures fermes, la demande de pétrole et de gaz atteint son pic vers 2030 avant de baisser, rattrapée par les renouvelables.

Un peu de recul. En soit, les prévisions de l'AIE suivent une tendance générale : en septembre, BP (le Total britannique) a revu à la baisse ses projections, qui tablaient déjà sur un plafonnement de la conso dès 2025. Mais l’OPEP, elle, prévoit une augmentation de la demande jusqu’en 2050, notamment avec l’IA et ses data centers, dont 40% de l’électricité provient des énergies fossiles.

  • Et le discours de l’agence reste alarmiste avec des projections à 3°C au-dessus des moyennes, là où l’ONU parle plutôt de 1,5°C et réversible.

Bref. La voie vers la neutralité carbone d'ici 2050 est un peu plus semée d'embûches que prévu. Et le marché des combustibles va être particulièrement sensible aux solutions proposées par la COP. Ça promet.