La justice a donné son feu vert pour la restructuration de la dette colossale de Patrick Drahi et SFR

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Publié le
4/8/2025

Ça y est, le tribunal a tranché. Le plan de restructuration de SFR a été approuvé, mais qu’est-ce que ça veut dire pour l’avenir de l’opérateur ?

Un peu de contexte : C’est le feuilleton financier de l’été, avec dans les rôles principaux SFR, sa société mère Altice, et leurs créanciers, à qui elles doivent la coquette somme de 24 milliards d’euros. Concrètement, P. Drahi, actionnaire majoritaire d’Altice, veut vendre SFR. Mais pour obtenir le meilleur deal possible, il faut d’abord qu’il réduise ses dettes. Tout repose donc sur le plan de restructuration.


Flashback. En février, SFR, n°2 français des télécoms, avait conclu un accord avec ses créanciers pour réduire sa dette de 24 à 15,5 milliards. En échange, ils récupèrent 45% du capital d’Altice. À côté, P. Drahi, homme le plus endetté de France dont on vous raconte l’histoire dans cette vidéo, garde sa participation de 55%.


À côté, même si aucune proposition n’est encore sur la table, ça fait des semaines qu’Orange, Bouygues ou encore Free sont sur le doss’ pour absorber leur rival. Le but est simple : réduire le nombre d’opérateurs dans l’Hexagone à trois, augmenter leurs parts de marché et donc les revenus.


Problème : Le 22 juillet dernier, le procureur exigeait la mise à l’écart de trois sociétés qui font actuellement partie d’Altice : SFR SA, SFR Fibre et Completel.

  • L'objectif : Protéger les 8000 employés du groupe SFR. Mais ces sociétés, qui ne sont pas endettées, sont les garantes du plan avec les créanciers. Donc sans elles, pas d’accord et pas de vente pour P. Drahi.

Ce lundi, le tribunal devait donc valider ou non la restructuration avec les 3 sociétés incluses dans le plan et il a tranché en faveur d’Altice.

Bref. De leur côté, les syndicats dénoncent une injustice : “C’est nous […] qui ferons les frais du remboursement”, résume O. Lelong, délégué syndical CFDT. Plus encore, le Comité économique et social central (CSEC) devrait faire appel, ce qui retarderait la vente puisque Orange, Bouygues et Free veulent attendre que la situation soit réglée avant de faire une offre. Il semble donc que P. Drahi n’arrivera pas à se débarrasser de SFR aussi facilement… Affaire à suivre