Comment les banques capitalisent sur la volatilité pour augmenter leurs revenus ?

Malgré un trimestre jugé décevant par les investisseurs, BNP Paribas atteint un nouveau record avec sa banque d’investissement dont les revenus ont progressé de 12,5% pour le premier trimestre. Et elle n’est pas la seule dans ce cas.
Pourquoi on en parle ? La BNP s’inscrit dans une longue série de banques dont les revenus du premier trimestre ont été portés par leur branche de trading aux revenus explosifs grâce à l’affolement des marchés.
Dans les faits : Le produit net bancaire de BNP Paribas (ses revenus nets) atteint 13 milliards d’euros au 1er trimestre 2025, en hausse de 3,8% sur un an. Mais son bénéfice net, lui, a enregistré une baisse de 4,9% ce trimestre, en partie à cause d'une hausse des coûts de 4%.
- Résultat : La banque a perdu 2,9% à l’ouverture des marchés hier.
Mais ce sont les résultats de sa banque d’investissement qui nous intéressent. Elle signe un trimestre record à 5,3 milliards d’euros, soit +12,5% sur un an.
Pourquoi ? La "volatilité exceptionnelle” des marchés a été un facteur de croissance, explique L. Machenil, directeur financier de BNP, à Bloomberg. Et pour cause, les activités de trading de la banque ont progressé de 42%, à 1,19 milliard, un niveau inédit depuis 2007.
En clair, depuis le retour de D. Trump, les investisseurs se dépêchent d’adapter leurs portefeuilles, créant un rythme d’échanges d’actions particulièrement soutenu ce trimestre. Et + de transactions = + de commissions dans les poches des banques.
Un peu de recul. Le trading a la cote puisque le phénomène est global : les revenus liés au trading de Goldman Sachs ont augmenté de 27% ce trimestre, Morgan Stanley 45% et JP Morgan 48%.
- Les revenus de Jane Street, pépite mystérieuse de Wall Street spécialiste du trading, ont même doublé en 2024 pour atteindre + de 20 milliards de dollars. Et pour ce trimestre, on parle de + 60% par rapport à 2024.
Bref. BNP s’attend déjà à de très bons résultats pour sa branche trading au prochain trimestre, et pour le directeur général J-L. Bonnafé, le contexte européen est propice : “il y a probablement beaucoup à venir en termes de restructuration, de refinancement, de désendettement, de fusions et d'acquisitions”.