Qu'est-ce que la "TVA sociale" relancée par F. Bayrou ?

CardMapr.nl
Publié le
27/5/2025

F. Bayrou a annoncé un “plan de retour à l’équilibre des finances publiques” d’ici “trois ou quatre ans”. Concrètement, il s’est engagé à proposer un budget à l’équilibre avant le 14 juillet. Et au cœur du sujet, on retrouve la TVA sociale.

Dans les faits : F. Bayrou regrette le déficit constant de la France. “Tous les mois, on dépense 10 % de plus que ce qui entre dans les caisses. C'est insupportable”. Il faudrait selon lui économiser 40 milliards d’euros dès 2026. Il demande donc “un effort à tous les Français”, et par effort, il entend notamment la TVA sociale, évoquée également par E. Macron début mai.

De quoi on parle ? La TVA sociale n’est ni une nouvelle taxe, ni une TVA “plus juste”, mais plutôt un changement dans la façon de financer la Sécurité sociale. En clair, elle consiste à baisser les cotisations sociales que les entreprises paient sur les salaires, et de compenser en augmentant la TVA.

  • Résultat : Moins de charges pour les employeurs = un coût du travail plus bas = produits français plus compétitifs, surtout face aux importations.

  • Les bénéfices, estimés autour de 10 milliards d'euros, viendraient eux garnir les recettes fiscales de l’Etat.

Problème : Sur le papier, c’est super, mais tout dépend de ce que font les entreprises de ces économies : si elles baissent leurs prix, c’est bon pour le pouvoir d’achat, mais si elles augmentent leurs marges, c'est une autre histoire.

Un peu de recul. Ces annonces permettent surtout de rassurer les institutions. Le FMI et la Commission européenne avaient taclé le déficit incontrôlé et le manque de visibilité à long terme du gouvernement français. Et, comble du hasard, S&P rend son verdict sur la notation de la France ce vendredi.

  • La France pourrait voir sa note abaissée de AA- à A+, ce qui la ferait passer des pays “haute qualité” à “qualité moyenne supérieure”.

Bref. La TVA sociale, qui consiste à déplacer le poids du financement de la protection sociale du travail vers la consommation, est un pari risqué qui a peu de chances d’être accepté par l’Assemblée Nationale. LFI et le RN ont déjà dénoncé une mesure “injuste”.