La dette publique de la France augmente de 40 milliards d'euros en 3 mois et atteint désormais 3345,8 milliards

Vous reprendrez bien un peu de dette ? La France, elle, préférerait s’en passer mais elle n’a pas vraiment le choix : sa dette publique s’est alourdie de 40 milliards au premier trimestre et risque fort de ne pas s’arrêter là.
Dans les faits : La dette de la France atteint 3 345,8 milliards selon l’Insee, soit 114% du PIB - on est top 3 Europe après la Grèce et l’Italie. En un an, la dette s'est creusée de 185 milliards d’euros, soit + 6%. C’est comme si chaque Français devait 48 800 euros, à votre bon cœur.
En réalité, personne n’est surpris. La dette devrait représenter 116,2% du PIB en fin d’année avant d’atteindre son pic à 118,1% fin 2027. Le ministère de l’Économie anticipe ensuite une très légère baisse dans les années à suivre, alléluia.
- Et évidemment, qui dit dette qui se creuse, dit intérêts qui augmentent. En clair, la charge de la dette, donc ce qu’elle coûte à l’État chaque année, va représenter en tout 67,1 milliards en 2025, soit 8,3 milliards de + qu’en 2024. Et c’est pas fini : en 2027, la charge de la dette devrait être le premier poste de dépenses de l'État.
Mais alors qu’est-ce qu’on fait ? Eh bien des économies, tiens. Enfin, plus facile à dire qu’à faire. Les trois pôles sous le feu des projecteurs : les dépenses de l’État, la Sécu, et les administrations publiques.
- Résultat : Un comité d’alerte des finances s’est réuni hier à Bercy et l’État a annoncé un gel de trois milliards de crédits. Pour rappel, la ministre de la Santé annonçait déjà 1,7 milliard d’économies dans les dépenses du secteur, donc au total on parle de ≈ 5 milliards de nouvelles économies annoncées.
Un peu de recul. Pas besoin d’être Einstein pour savoir que 5 milliards, ça reste quand même très (très) loin de 3 345… Le but, c’est surtout de maintenir l’objectif du déficit public à 5,4% du PIB pour la fin de l'année. On ne peut pas perdre la confiance des investisseurs qui nous prêtent de l’argent : ça voudrait dire hausse des taux d’intérêt, donc augmentation du coût de la dette etc.
- Pour l’instant, les investisseurs répondent présents, et ils en redemandent : lundi, le Trésor public a levé 7,6 milliards, remboursables d’ici trois à douze mois. Et l’offre était quatre fois supérieure à ce dont Bercy avait besoin. Mais tout cet argent qui va servir à rembourser nos intérêts au fur et à mesure qu’on emprunte, c’est de l’argent qu’on n’investit pas dans d’autres domaines.
Bref. Le gouvernement parle aussi de faire 40 milliards de nouvelles économies pour le budget 2026. Et on en saura plus sur les détails de ce plan d’ici mi-juillet.