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Comment expliquer la perte nette de Stellantis de 2,3 milliards d’euros au premier semestre ?

Olena Bohovyk/Unsplash
Publié le
21/7/2025

Mettez les warning, Stellantis préfère prévenir que prendre les actionnaires par surprise : non, les résultats du semestre ne seront pas bons, pas bons du tout. 

Un peu de contexte : Après Renault la semaine dernière, les mauvaises nouvelles s’enchaînent dans le secteur auto : au 1er semestre, le chiffre d’affaires de Stellantis est de 74,3 milliards, soit -12,5% sur un an. 

  • Pour cause, les livraisons ont reculé de 6% au 2ème trimestre 2025 sur un an - une dynamique en grande partie tirée par la baisse de 25% aux USA, marché phare de Stellantis. 

Mais ce qui inquiète surtout, ce sont les bénéfices. Stellantis a annoncé qu’il publierait des résultats inférieurs aux attentes pour ce semestre avec une perte nette inédite de 2,3 milliards d’euros, contre 5,6 milliards de bénéfices il y a un an. On est très loin des résultats historiques de C. Tavares, l’ancien patron. 

Comment l’expliquer ? 

  • D’abord, Stellantis subit des charges de restructurations "principalement liées à des réductions d'effectif en Europe”

  • Le groupe auto voit aussi ses ventes et sa rentabilité impactées par les droits de douane - l’impact est évalué autour des 300 millions d’euros pour ce semestre. Pour rappel, aux USA, les voitures fabriquées en dehors du pays sont soumises à 25% de droits de douane depuis début d’avril.

  • Pour ne rien arranger, la marche arrière sur l’hydrogène, annoncée la semaine dernière, coûtera 700 millions d’euros à Stellantis.


Mais les investisseurs semblent y croire quand même et gardent confiance, ce qui explique que l’action finisse dans le vert, à +1% après l’annonce. Pas de petite victoire, mais rappelons que la valorisation du groupe est aujourd’hui sous les 25 milliards, soit ≈ 4 fois moins que son pic en mars 2024. 

Un peu de recul. Les ventes de la zone Afrique Moyen-Orient sont en hausse de 30% sur un an, et de 20% en Amérique du Sud. Certes pas assez pour pallier les autres mauvais résultats, mais Stellantis s’y positionne en leader. D’ailleurs, elle va faire de son site marocain sa + grosse usine dans le monde en y investissant 1,2 milliard d'euros pour doubler sa capacité de production à 400 000 véhicules par an. 

Bref. Le nouveau CEO, A. Filosa, va devoir reconquérir le cœur des consommateurs américains qui se tournent de plus en plus vers des modèles hybrides. Reste à voir s’il arrivera à appuyer sur le champignon. Stellantis publiera ses résultats officiels le 29 juillet et table sur une remontada au second semestre. On vous tient au courant.