Pourquoi les créations d'emplois plus élevées que prévu aux États-Unis en juin relance le débat sur les baisses de taux

Joshua Hoehne/Unsplash
Publié le
3/7/2025

Le rapport sur l’emploi américain est sorti et il dépasse toutes les attentes : 147 000 emplois ont été créés en juin, preuve que l’économie ne va pas si mal et qu’on n’a peut-être pas tant besoin d’une baisse des taux finalement…

Pourquoi on en parle ? Ces chiffres sont surveillés de très près puisqu’ils influencent la confiance des investisseurs en l’économie américaine et la Fed (Banque centrale américaine) sur ses baisses (ou non) de taux.

Dans les faits : Les chiffres du Bureau of Labor Statistics (lié au Département du Travail américain) ont non seulement dépassé ceux du mois dernier (144 000 emplois créés en mai) mais aussi les attentes des analystes qui prévoyaient une baisse autour de 110 000 emplois.

Plus encore, le taux de chômage a aussi légèrement baissé, à 4,1% (contre 4,2% en mai) et les experts s’attendent à une hausse avec 158 000 emplois créés en avril. Concrètement, ils sont optimistes pour la suite, malgré un contexte particulier entre les conflits géopolitiques, les taxes de D. Trump et les tensions avec la Fed.

Justement, ces chiffres (étonnamment bons) pourraient alléger un peu la pression sur les épaules de J. Powell, président de la Fed, à qui D. Trump exige demande lourdement de baisser les taux depuis plusieurs mois. Le Président est même allé jusqu’à le menacer publiquement.

Rappel : Dernièrement, par crainte de relancer l'inflation et en raison du contexte économique instable, notamment à cause des droits de douane, la Fed a préféré rester prudente et n'a pas baissé les taux. Concrètement, la Fed craint une éventuelle hausse des prix selon les accords commerciaux à venir.

  • Baisser les taux permet en théorie de relancer la consommation et la croissance, puisque les crédits coûtent alors moins cher. Mais puisque des emplois sont créés et que l’économie se porte bien, la Fed a moins la pression et ne devrait toujours pas les baisser en juillet prochain.

Un peu de recul. Selon le cabinet de conseil KPMG, le marché du travail américain reste “très peu dynamique”, et la hausse des emplois est surtout liée au secteur public. Le secteur privé, lui, a supprimé 33 000 postes, sa première baisse en 2 ans. De quoi nourrir les débats sur la politique monétaire de la Fed…

Bref. Si la croissance du marché du travail se maintient, les experts remettent même en question une possible baisse des taux en septembre. J. Powell a sûrement passé une très bonne nuit.