Le PIB français n’a progressé que de 0,1% au 1er trimestre selon l'Insee

Le PIB français n’a progressé que de 0,1% au 1er trimestre selon l'Insee. L’Hexagone évite la récession, mais ce n’est pas la fête pour autant…
Pourquoi on en parle ? A priori, le chiffre n'a rien de surprenant compte tenu du contexte actuel, mais non… La zone euro, elle, a tenu le choc au premier trimestre avec une croissance meilleure que prévue de 0,4%. En clair, la France est désormais à la traîne en Europe avec l’une des croissances les plus faibles.
Dans les faits : Avec +0,1 %, la France fait même moins bien que l’Allemagne (+0,2 %) qui est en difficulté depuis quelques années, et c’est un retournement brutal par rapport à 2023, où la France avait mieux performé que ses voisins.
Comment en est-on arrivé là ? L’année 2024 a laissé des traces : dissolution, blocages à l’Assemblée, retard dans le vote du budget… Et pour ne rien arranger, les tensions internationales, les incertitudes politiques et la guerre commerciale avec les États-Unis incitent les entreprises à réduire leurs investissements et embauches.
- Le commerce extérieur, qui avait soutenu l’économie en 2024, joue désormais contre elle : les exportations sont en baisse (-0,7 %), les importations en hausse (+0,4 %).
Plus que tout : L’instabilité a refroidi les consommateurs, habituel pilier du PIB qui pèse plus de 50 % de la croissance. En clair, malgré une inflation contenue à 0,8 %, les dépenses en biens ont chuté de 1 % en mars, atteignant un niveau aussi bas qu’en 2014 (hors Covid). En particulier, les Français freinent sur l’alimentaire, le tabac et les achats de véhicules.
Un peu de recul. Viser la Lune, ça ne fait pas peur à E. Lombard, ministre de l’Économie, qui projette une croissance de 0,7 % en 2025, malgré un acquis limité à 0,4 % à la fin mars.
- Rappel : Cet objectif reste essentiel pour la trajectoire de désendettement du gouvernement qui mise sur une reprise de la croissance pour augmenter ses recettes fiscales, ce qui lui permettrait de réduire la dette sans avoir à augmenter les impôts.
Bref. Ironie de la situation, la croissance européenne accélère alors même que ses deux principales économies (Allemagne et France) patinent. Ce sont probablement les pays du Sud – Espagne, Portugal, Grèce – qui tirent la moyenne vers le haut.