La montée en puissance de l’IA sera insoutenable sans planification selon le Shift Project

İsmail Enes Ayhan/Unsplash
Publié le
1/10/2025

La croissance de l’IA ? Insoutenable, si on ne s’y prépare pas un minimum, alerte le think tank de J-M. Jancovici. Ou alors autant balayer les engagements climatiques et sortir la crème solaire indice 200.

Dans les faits : Le problème est simple. La conso électrique des data centers à l’échelle planétaire pourrait tripler d’ici à 2030. Et c’est en grande partie lié à l’essor (pas prévu dans les scénarios climatiques) de l’IA qui représentera entre 35% et 55% de leur conso, contre 15% aujourd’hui.


Rappel : Les data centers consomment de l’électricité et ont besoin d’être refroidis, comme un MacBook qui surchauffe dès qu’on lance Fifa. Et jusqu’à la moitié de la conso d’énergie peut aller dans les systèmes de refroidissement. Beaucoup utilisent aussi de l’eau, et c’est pas mieux : on parle de centaines de milliers de litres par jour (alors que dans 20 ou 30 ans, y’en aura plus).

  • En clair, si l’IA continue à ce rythme, les émissions de gaz à effet de serre du secteur pourraient augmenter de 9% par an, selon le think tank. Alors que si l'on s’en tient au plan de l’ONU, ces mêmes émissions devraient baisser de 5% par an.

Plus globalement, si le numérique représente pour l’instant ≈ 3-4% des émissions de GES dans le monde, ces émissions pourraient augmenter de 60% d’ici à 2040 si rien n’est fait, selon une commission du Sénat.

  • À noter que les géants de l’IA sont devenus de gros acheteurs d’énergies renouvelables, mais la croissance du marché reste limitée. Et selon l’Agence internationale de l’énergie, les énergies fossiles assureront encore 40% de la conso électrique des data centers en 2035.

Que faire ? Le rapport en appelle aux pouvoirs publics pour rester sur les rails (parce que l’avion, ça pollue) de la décarbonation européenne. Il faut “planifier la transition” avec “des plafonds à ne pas dépasser”.

  • En clair, pour atteindre l’objectif de réduction de 90% des émissions de GES entre 2020 et 2050, les data centers ne devront pas consommer + de 200 TWh au niveau mondial. Alors que le rapport prévoit déjà 1 500 TWh en 2030.

Bref. Même si certains data centers se mettent à l’énergie verte, ils se retrouveront en concurrence avec d’autres centres moins fair play, ce qui ne facilite pas les choses. Concilier course à l’IA et sauvetage de la planète, un nouveau sport extrême à retrouver aux JO de Los Angeles.