Electronic Arts a été rachetée pour 55 milliards de dollars par un groupe d'investisseurs

New player, who dis ? Le géant des jeux vidéo Electronic Arts (ou EA, derrière Fifa, les Sims…) vient de se faire racheter par un groupe d’investisseurs privés dans le cadre d’une transaction XXL pour sortir de la Bourse.
Pourquoi on en parle ? C’est un record, le + gros rachat avec effet de levier (= un LBO, “Leverage Buy Out”, un rachat avec endettement) jamais réalisé, qui valorise le géant des jeux vidéo à 55 milliards de dollars (ça fait un paquet de motherlode…).
Dans les faits : Le papa des Sims et de Battlefield a été racheté par un consortium de plusieurs fonds : l’américain Silver Lake (qui pourrait aussi participer au rachat de Tiktok), le fonds souverain saoudien (le PIF) et un autre fonds américain (fondé par le gendre de D. Trump - oui, le monde est petit).
Concrètement, dans le cadre du rachat par effet de levier, les différents fonds apportent 36 milliards en cash, et le reste (≈ 20 milliards) sont financés sous forme de dette contractée auprès de J.P. Morgan, le + gros prêt de l’histoire pour un LBO.
- Résultat : Le studio devient une firme privée et quitte donc la Bourse. Pas de panique, ses actionnaires vont recevoir 210 dollars par action, soit une prime de ≈ 25%.
Mais quel est l’intérêt pour EA ? Après les fortes ventes liées au Covid –quand personne n’avait rien de mieux à faire qu’enchaîner les matchs sur Fifa– aujourd’hui, la croissance du secteur a un point de côté. Pourtant, EA a quand même dépassé les attentes au dernier trimestre, avec 1,26 milliard de dollars de réservations nettes (= les achats encaissés directement).
- Mais l’intérêt pour les nouveaux jeux se fait de + en + rare. Si bien que pour 2025, 75% du chiffre d’affaires d’EA vient des offres en ligne (achats intégrés, etc). En avril, le studio licenciait même ≈ 400 personnes après avoir revu ses prévisions de commandes à la baisse suite à l’échec de FIFA, pardon “FC” 25…
En quittant la Bourse, c’est la liberté : plus besoin de se préoccuper des résultats trimestriels ou des avis des actionnaires bougons. Surtout que la firme a quand même des revenus stables liés à ses grosses licences à succès, notamment dans le sport, qui ont représenté 4 des 10 meilleures ventes du secteur en 2024.
Bref. EA a préféré sauvegarder la partie ici et assurer ses arrières. De leur côté, les investisseurs misent beaucoup sur le prochain Battlefield (le 6, suivez un peu) qui sort le 10 octobre. D’ici là, comme on dit en simlish, whippna chobba dog!