La BCE baisse les taux face aux droits de douane de Donald Trump

Christine Lagarde/X
Publié le
17/4/2025

Comme attendu, et alors que la menace des tarifs douaniers de D. Trump plane plus que jamais sur l’économie européenne, la Banque centrale européenne baisse ses taux de 0,25 point de pourcentage.



Pourquoi on en parle ? C’est la fin de la politique monétaire “restrictive”. Le terme disparaît du discours de la BCE qui admet que les perspectives de croissance économique se sont “détériorées” face aux droits de douane américains. La confiance des ménages et des investisseurs s’affaiblit, ce qui pourrait “peser sur les perspectives économiques de la zone euro”.



Résultat : La BCE baisse ses taux dans le but de rendre le crédit moins cher pour booster la consommation des ménages, les investissements, et donc la croissance.

Pourquoi maintenant ?

1. L’inflation baisse : la hausse des prix en zone euro a fortement ralenti à 2,2% sur un an en mars, de plus en plus proche des 2% tant convoités. Pas de crainte, donc, d'accélérer l'inflation avec la baisse des taux.

2. Les perspectives économiques sont menaçantes : le mois dernier, la BCE envisageait de faire une pause dans sa série de baisses (6 depuis l’automne quand même) mais D. Trump ne lui laisse pas le choix, elle doit réagir.

Pour la suite, l’avenir économique est flou. Difficile de prévoir précisément les conséquences des taxes de Trump estime C. Lagarde, présidente de la BCE.

  • D'un côté, les taxes pourraient entraîner une baisse de la demande, ce qui pousserait les entreprises à baisser leur prix pour attirer les clients... donc l'inflation pourrait ralentir.

  • D'un autre, les chaînes d’approvisionnement internationales vont être perturbées et les coûts de production risquent d’augmenter, ce qui pourrait, au contraire, pousser les prix à la hausse.

Selon l’OMC, le volume du commerce mondial pourrait baisser jusqu’à -1,5% cette année, en fonction de la politique douanière de D. Trump.

Bref. L’incertitude, ça ne plaît pas beaucoup aux marchés qui s’attendent déjà à une nouvelle baisse de 0,25 point de pourcentage en juin prochain. M. Wall, chef économiste chez Deutsche Bank, estime même que les taux pourraient atteindre les 1,5% (contre 2,25% actuellement) d’ici la fin de l’année.