Ce qui faut retenir des Rencontres Économiques d'Aix-en-Provence

Eric Lombard/X
Publié le
7/7/2025

Une fois de plus cette année, les grands noms de l’économie mondiale se sont donnés RDV à Aix-en-Provence pour les Rencontres Économiques.

Pourquoi on en parle ? À Aix, la semaine dernière, il s’est passé pas mal de choses. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’appel général à une réponse européenne forte. Et ce ne sont pas de simples anonymes : M. Draghi, l’ancien président de la BCE qui a sauvé l’euro en 2011, P. Pouyanné, le patron de TotalEnergies, ou encore E. Lombard, ministre de l'Économie, qui ont pris la parole.



Dans les faits : Beaucoup de thèmes ont été abordés mais ce qu’on retient surtout, c’est l’avertissement de P. Pouyanné : l’UE ne doit pas devenir un ”parc de loisirs” pour les USA et la Chine.

  • D’un côté, l’institut Rexecode alerte sur “ les premiers signes d’un report inquiétant” des produits chinois vers l’Europe : en mai, les importations chinoises ont grimpé de 7 % en valeur dans l’UE, et même de 24 % en France. De l’autre, les USA obtiennent concessions sur concessions : droits de douane généralisés, hausse des dépenses militaires à 5 % du PIB, marginalisation diplomatique de la voix européenne.

Selon H. d’Albis (directeur de recherche au CNRS) ou A. de Romanet (ancien patron d’ADP et de la Caisse des dépôts), céder serait suicidaire : D. Trump joue au bras de fer, mais il n’est pas en position de force : les droits de douane risquent de nourrir l’inflation et de pénaliser l’emploi américain.

La solution ? Le patron de TotalEnergies propose de revenir aux bases : la CECA. Autrement dit, faire un bond de 70 ans en arrière pour s’inspirer de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, les premiers pas de la construction européenne.

Un peu de recul. Des économistes comme O. Blanchard ou P. Artus estiment qu’il vaut mieux éviter l’escalade : si on limite les droits de douane à 10 % (avec des exemptions), l’impact serait gérable, et accepter permettrait de préserver l’activité. L’UE est trop fragmentée : 27 pays, 22 groupes boursiers, 35 places de cotation, 41 plateformes de négociation...

Bref. En ligne de mire : l’échéance du 9 juillet, date de la fin de la période de suspension des droits de douane américains sur les produits européens. Affaire à suivre : résistance ou négociation, à Aix la question est vite répondue.