Comment la France peut-elle financer l'effort de guerre ?

Depuis que les USA lâchent l'Europe, la question de notre réarmement est dans toutes les bouches. Après des heures de débats et des déclarations dans tous les sens, on fait le point sur les options envisagées par le gouvernement.
Dans les faits : Pour faire passer le budget de la Défense de 2 à 5 % du PIB (soit de 50,5 à 90 milliards d’euros) sans alourdir la dette ni abandonner notre modèle social, E. Macron le dit : “La patrie a besoin de vous". Comment ?
1. Profiter du taux d’épargne record de 18 % des Français : rediriger une partie des 1 300 milliards d’euros déposés sur les livrets réglementés, des 750 milliards qui dorment sur les comptes courants et des 2 000 milliards de l’assurance-vie.
- Problème : Rien de nouveau sous le soleil. À chaque tentative, le Conseil constitutionnel retoque l’idée, jugeant qu’elle n’a pas sa place dans une loi de finances. Et puis, pourquoi favoriser l’armement alors que d’autres secteurs comme l’agriculture et l’énergie luttent aussi pour leur survie ? Sans parler des critères ESG qui risquent de ne pas être respectés.
2. Un livret d’épargne dédié au financement de l’armement.
- Problème : Les taux doivent être assez bas pour attirer les industries de la défense, mais assez hauts pour attirer les épargnants, un équilibre impossible à trouver… Sans compter que la réglementation bancaire ralentirait son lancement et que le dernier livret lancé par l’État, le Plan Épargne Avenir Climat, a fait un flop total.
3. Faire appel directement aux Français, comme pendant la Seconde Guerre Mondiale ou plus récemment avec le plan Balladur, qui avait permis de lever 40 milliards de francs (≈10 milliards d’euros actuels). En contrepartie, les Français toucheraient des intérêts garantis + des avantages fiscaux. Encore faut-il que les Français aient envie de prêter à l’État.
À noter : Selon J. Rusak, président du cabinet L&A Finance, "L’État ne peut pas saisir l’épargne des Français en un claquement de doigts". Impossible donc de toucher aux livrets et enveloppes réglementées. Mais entre ces solutions et une hausse des impôts, des taxes ou un nouvel endettement, le choix est vite fait. Pour l’instant, le gouvernement privilégie cette voie.
Bref. Les ministres de l’Économie et de la Défense, investisseurs, banquiers et assureurs se retrouvent le 20 mars pour discuter des options sur la table. Affaire à suivre.