Dette américaine : comment la baisse de la note de Moody's impacte les États-Unis

iStrfry , Marcus
Publié le
20/5/2025

La semaine commence mal pour les USA : les actions ont chuté massivement ce lundi et les coûts d’emprunt ont explosé à cause des inquiétudes sur la dette.

Un peu de contexte : Pour la première fois de l'histoire, vendredi, la note de crédit des États-Unis a été abaissée par l’agence Moody's, qui s’aligne avec ses collègues S&P (première à baisser la note américaine en 2011) et Fitch (en 2023). Et ce passage de AAA à Aa1 chamboule les marchés.

1. Les coûts d’emprunt –soit les intérêts que paie le gouvernement américain aux investisseurs qui lui prêtent de l’argent en achetant des bons du Trésor– ont dépassé les 5% et pourraient atteindre 5,18% selon Bloomberg. Leur plus haut niveau depuis 2023.

2. Les principaux indices boursiers américains (Dow Jones, S&P 500…) ont chuté à l’ouverture des marchés avant de se stabiliser. Et le dollar a reculé de 0,8%.

Pourquoi cette baisse de note ? Moody’s la justifie par l’augmentation de la dette publique américaine qui dépasse les 36 000 milliards de dollars, soit 125% du PIB.

  • C’est simple, leur budget n’a pas été à l’équilibre depuis 2001. Quand les Français s’inquiètent d’un déficit à 5,4% du PIB, celui prévu par le budget de D. Trump monte à 6,1%.

Pourquoi ce n’était pas un problème jusque-là : Déjà parce que la dette des États-Unis est principalement en dollars, soit la monnaie utilisée dans la moitié des échanges mondiaux, très rassurante pour les investisseurs. Et aussi parce que les bons du Trésor étaient jusqu'ici considérés comme les actifs les plus sûrs du monde.

Mais ça, c’était avant… Aujourd’hui, la dette dérape. Selon Bloomberg, le gouvernement américain a payé + de 1100 milliards d’intérêts sur sa dette en 2024, soit + que le budget total du Pentagone. Et il pourrait devoir emprunter toujours + d’argent, pour couvrir ces intérêts sur l’argent déjà emprunté (vous suivez ?).

  • En clair, Moody’s, et les investisseurs, redoutent que les USA atteignent un point de non retour. Même si S. Bessent, secrétaire américain au Trésor, n’accorde “pas beaucoup de crédit” à cette baisse de note, c'est “un indicateur à retardement”, conséquence de l’administration Biden selon lui.

Bref. Plus de peur que de mal malgré tout pour le moment : les indices américains ont fini la journée dans le vert. Concrètement, les investisseurs avaient déjà intégré l’information puisque Moody’s était la dernière des trois grandes agences de notation à encore accorder le triple A aux États-Unis, mais la perspective était déjà négative depuis 2023.