Le programme économique du camp présidentiel

Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse mercredi 12 juin, notamment pour dévoiler son programme à 18 jours des législatives anticipées. Cette conférence lui a permis de lancer la campagne de la majorité présidentielle et de donner le cap de son camp aux électeurs.
Au programme, dans les grandes lignes :
- Retraites indexées sur l’inflation : « le pouvoir d’achat des retraités, ce n’est pas une variable d’ajustement » selon E. Macron. Coût estimé : 5,3 milliards d’euros / an (source : Capital – sur la base du niveau d’inflation en 2023)
- 8 nouveaux réacteurs nucléaires en plus des 6 premiers déjà prévus. Soit 14 au total. Coût estimé : 67,4 milliards d’euros budgétés uniquement pour les 6 premiers réacteurs (EDF).
- Extension de la complémentaire santé publique à 1€ / jour, pour ceux qui ne sont pas couverts. Coût estimé : inconnu
Pour financer ces mesures :
- Réforme des retraites : E. Macron a accusé « les blocs d’extrême gauche » et « d’extrême droite » de mettre le système de retraite « en banqueroute » en proposant de revenir sur la réforme des retraites. Économies estimées : environ 11 milliards d’euros / an à l’horizon 2030 (ministère de l’économie)
- Réforme de l’assurance chômage: prévoit notamment une durée d’indemnisation réduite (de 18 à 15 mois) et un durcissement des conditions d’indemnisation. Économies estimées : 4 à 5,4 milliards d’euros / an (Unedic)
Beaucoup de promesses de la part du parti d’E. Macron mais le compte en banque est dans le rouge foncé: la dette de la France dépasse les 3 000 milliards d’euros. Depuis l’arrivée au pouvoir du Président de la République en 2017, la dette de la France a augmenté de presque 900 milliards d’euros.
Les études montrent que la crise du Covid et l’inflation expliquent en partie ce montant, mais tout n’est pas imputable au contexte économique.
L’Etat s’est donc fixé un objectif d’économies de 10 milliards d’euros en 2024 et 20 milliards d’euros en 2025. L’objectif : trouver le juste milieu entre la nécessité de réaliser des économies et celle de soutenir la croissance de la France.
Rappel : Il y a 2 semaines, l’agence de notation S&P Global Ratings a baissé la note de la France de AA à AA-en raison de l’explosion de la dette publique.
Problème : L’Etat se prépare à emprunter un montant record sur les marchés en 2024 : 285 milliards d’euros. Avec l’envolée des taux d’interêt, la charge annuelle de la dette s’i alourdit. En 2026, le financement des intérêts de la dette sera le ler poste de dépense de l’État (devant l’éducation nationale à 8,6%).
Bref. De nouvelles mesures sont cruciales pour maintenir la confiance des marchés financiers et indispensables pour financer la dette à des taux d’intérêt soutenables. La crédibilité du gouvernement en matière de finances publiques sera suivie de près par les électeur cette année.