La famille Hermès passe devant la famille Arnault au classement des 500 plus grandes fortunes de France du magazine « Challenges »

Neon Wang/Unsplash
Publié le
9/7/2025

Pour la première fois depuis 2017, la famille Arnault n’est plus la plus riche de France. Elle a été dépassée par la famille Hermès, assise sur une fortune de 163 milliards d’euros.

Pourquoi on en parle ? Ce midi sort l’édition spéciale de Challenges sur les 500 plus grosses fortunes françaises. 400 pages qu’on vous décortique ici avec déjà une info : leur patrimoine cumulé a chuté de 100 milliards d’euros en un an et on serait à ça de les plaindre.

Dans les faits. Le coup d’éclat, c’est la centaine d’héritiers d'Hermès qui signe la plus belle progression de l’année : leur fortune a grimpé de 8 milliards d’euros en 2024 grâce à une hausse en Bourse de près de 30% pour la marque qu’elle détient aux deux tiers.

  • De son côté, LVMH a perdu plus de 7% en Bourse sur un an. De quoi faire fondre la fortune de B. Arnault & Co à 117 milliards contre 190 l’année dernière. Le premier trimestre 2025 devrait d’ailleurs amplifier l’écart : les ventes d'Hermès ont bondi de 9% quand celles d'LVMH ont perdu 2%.

  • C’est un joli pied de nez d'Hermès par rapport au début des années 2010, quand B. Arnault était monté en secret à 23,2% du capital. Il avait fallu 4 ans de négociations pour le convaincre de redistribuer ses parts.

Comment en est-on arrivé là ? Alors que les Chinois ne s’intéressent plus au luxe et que le secteur a chuté en 2024, Hermès est la barque qui résiste au tsunami. La marque a renforcé son image de luxe réservée à l’élite avec ses produits intemporels - qui ne rêve pas d’un carré Hermès ou d’un sac Birkin ? -, sa production artisanale et son marketing réduit.

À noter : Le podium est complété par un autre poids lourd du luxe, les frères Wertheimer, qui détiennent Chanel - on vous en parle en vidéo juste ici - et pèsent 95 milliards, soit 20 de moins que l’année dernière à cause d’une baisse de 4,3% des ventes.

Un peu de recul. En 1995, c’est la grande distribution (et les Mulliez) qui dominait avec la moitié du top 10 dans ce secteur. Mais le FMIC, pour fortune minimale d’insertion dans le classement - oui oui, c’est un vrai concept -, était à l’époque à 14 millions d’euros, une broutille. Preuve que l’inflation touche tout le monde, il vous faudrait aujourd’hui 245 millions pour y entrer.

Bref. À eux tous, nos 500 fleurons français pèsent plus de 1 000 milliards d’euros. C’est 13 fois plus qu’il y a 30 ans et ça équivaut - à peu près - aux PIB combinés de la Grèce, le Danemark, la Finlande et la Hongrie.