L’État français achète les activités stratégiques de supercalculateurs d’Atos

Un pour tous, Atos pour l’Etat. Le gouvernement a racheté les activités de défense nucléaire de son ancienne gloire, toujours minée par les dettes.
Pourquoi on en parle ? Après la nationalisation d’ASN (spécialiste des câbles sous-marins) en novembre dernier, l'État continue son recentrage sur les actifs critiques. Avec cette acquisition, il met la main sur des machines ultra-puissantes qui sont devenues un enjeu géopolitique autant qu’industriel.
Dans les faits : La branche rachetée est une merveille technologique, la seule en Europe à produire des supercalculateurs, ces méga ordinateurs capables aussi bien de prédire la météo que de simuler des essais nucléaires. Elle est tout simplement troisième mondiale du secteur derrière l’américain HPE et le chinois Lenovo.
- Avec ce deal conclu dans le money time pour 410 millions d'euros (à deux jours de la fin de négociations exclusives débutées fin novembre), la France s’assure de continuer la production des supercalculateurs. En clair, l’Etat s’achète sa souveraineté dans la défense nucléaire et garantit l’avenir de 2 500 emplois à Angers.
Pour Atos, la vente est une bouffée d’oxygène dans un contexte de désendettement massif. Un deal gagnant-gagnant, donc.
Rappel : L’entreprise française avait acheté à crédit 30 entreprises en 10 ans pour des résultats plus que mitigés. Elle affichait une dette nette de 2,9 milliards d’euros, début 2024, soit plus de 30% du chiffre d’affaires. En un an et demi et grâce à la restructuration finalisée par le nouveau PDG P. Salle -le septième en 3 ans- la dette nette a chuté à 275 millions d’euros.
Un peu de recul. Il faut désormais qu’Atos arrive à être rentable malgré la perte de sa seule branche en croissance. L’entreprise va se recentrer sur ses activités de gestion de système informatique et son PDG a maintenu ses prévisions de 8 à 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2026. Les analystes ont trouvé ces estimations assez prudentes : le cours de l’action a chuté de 2,5%.
Bref. L’Etat vise un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros en 2026 pour sa nouvelle filiale, loin des 570 actuellement. Et il ne s’interdit pas de racheter à l’avenir les activités militaires et de cybersécurité d’Atos si un industriel veut s’associer avec lui.